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Les transports et la carte postale > Saint-Quentin

     
 

Saint-Quentin

 

 
         
   

Service par tramways du 6 mars 1899 au 26 mai 1956
Remplacement par des autobus

   
 

Saint-Quentin a été desservi par deux réseaux de tramways à deux époques distinctes : le premier ayant été suspendu à la fin de la première guerre, un nouveau réseau a été mis en service après quelques années d'interruption.

La décision d'établir un réseau de tramways est prise en 1895. Des complications administratives ont fait tarder la construction qui ne débute qu'en 1898. Du fait de la présence d'un actionnaire important de la compagnie exploitante, c'est la traction à air comprimé qui est retenue. Ce choix s'est fait alors que la plupart des réseaux français procédaient à l'électrification de leurs tramways. Ainsi, avec un certain retard, Saint-Quentin a été probablement la dernière ville à choisir la traction mécanique pour une desserte urbaine, choix qui s'est avéré rapidement dépassé.

La mise en service de la première ligne, entre la Gare du Nord et la place de l'Hôtel de Ville, a lieu le 6 mars 1899 avec trois motrices à air comprimé de type Mékarski, construites à Nantes. Les voitures étaient peintes en jaune. Le 14 octobre suivant, la deuxième ligne entre Hôtel de Ville et le cimetière Saint-Jean, entre en exploitation. En août 1900, les lignes Hôtel de Ville – Rocourt et Hôtel de Ville – Remicourt sont ouverte au public. Un tronçon isolé partant de l'arrière de la Gare du Nord et se dirigeant vers le Faubourg de l'Isle, complète le réseau qui atteint alors 5,7 km de longueur. Six plaques tournantes installées aux terminus, permettent le retournement des motrices.

Rapidement, le système de traction à air comprimé montre ses limites : puissance réduite empêchant parfois les redémarrages en rampe, baisse de pression d'air en fin de trajet, etc… Cette situation est d'autant plus marquée que les réseaux des villes voisines sont en cours d'électrification. En 1906, enfin, il est décidé de procéder à l'électrification du réseau qui est prise en charge par la Compagnie des Tramways de Cambrai et de Saint-Quentin.

Des travaux de modifications et de reconstruction des voies sont entrepris en maintenant la desserte à l'identique avec quelques prolongements aux extrémités du réseau. Par ailleurs, une nouvelle branche est construite de la place de l'Hôtel de Ville vers la caserne de la rue de Cambrai.

18 motrices et 6 remorques sont commandées à l'atelier des Chartreux du réseau de Marseille. Ces voitures livrées en 1908, sont similaires à celles circulant sur le réseau phocéen, avec deux moteurs de 25 CV. La prise de courant par perche s'effectue sous 550 v. La première voiture électrique est mise en service public le 25 avril 1908 sur la ligne Hôtel de Ville – Gare. Le lendemain, tout le réseau est électrifié et la dernière motrice à air comprimé retirée du service.

A partir d'octobre 1914, la ville est occupée par les troupes allemandes qui réquisitionnent le réseau pour leurs besoins et le transport des blessés. La situation devint dramatique au printemps de 1917 : Saint-Quentin proche du front, est fortement bombardé et le service des tramways est suspendu vers le 14 mars. Lors de la retraite allemande, les motrices, les installations fixes et les dépôts, sont en grande partie démolis empêchant toute reprise du service.

Ce n'est que le 10 janvier 1925 que la reconstruction des lignes de tramways débute en reprenant les mêmes itinéraires. 17 motrices modernes à plate-forme centrale et deux remorques, sont livrées en avril 1925. Les motrices sont inspirées des motrices de type G qui circulent alors à Paris. La mise en service a lieu le 2 mai 1925. A nouveau, Saint-Quentin est une des dernières villes de France, sinon la dernière, à mettre en service un nouveau réseau urbain de tramways.

Mais l'évolution du trafic n'est pas des meilleurs et présente une baisse continue à partir de 1930. Une première suppression de ligne à faible trafic, a lieu en 1936. Puis le réseau se stabilise durant toute la guerre, sans connaître de bouleversements majeurs. En 1945, le manque d'entretien se fait sentir sur les voies et le matériel roulant. Il n'est pas envisagé de moderniser le réseau, d'autant que le nombre important de voies uniques dans le centre aurait nécessité une reconstruction quasi complète. Les trois dernières lignes sont supprimées le 26 mai 1956, des autobus assurant dès lors la desserte.

Voir aussi :

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Sources :
"Les Tramways de Saint-Quentin" – J. Leroy – Revue de la FACS n° 97 – 1970-I