Les premiers omnibus à chevaux
sont apparus à Reims le 28 mai 1872 sur deux grandes lignes diamétrales,
Porte de Cérès – Porte de Paris et Avenue de Laon
– Dieu Lumière.
Dès juillet 1880, l’Etat concédait à la ville
un réseau de tramways à chevaux à voie normale qui
fut rétrocédé à une société
belge. En 1882, les tramways hippomobiles se substituèrent aux
omnibus. Le nouveau réseau long de 3,1 km était desservi
par des petites voitures ouvertes tirées par un seul cheval.
L’électrification du réseau décidé
en 1896 engendra la reconstruction complète du réseau, sa
mise à voie métrique et l’établissement de
diverses extensions qui portèrent sa longueur à 22 km.
Les premiers tramways électriques roulèrent le 5 juin 1900
entre le Faubourg de Paris et le Faubourg de Cérès. Puis
les lignes suivantes furent mises en exploitation :
- 10 octobre 1900 : Faubourg de Laon – Pont d’Huon ;
- 1er novembre 1900 : Clairmarais – Rue de Cernay ;
- 1er novembre 1900 : Gare – Rue de Neufchâtel ;
- 22 août 1904 : Circulaire par les Boulevard – Pont Neuf.
Le service était assuré par de petites motrices à
plates-formes ouvertes munies d’un ou deux moteurs. L’effectif
s’élevait à soixante motrices et quarante-deux remorques.
En août 1914, l’exploitation des tramways fut suspendue lors
de l’arrivée des troupes allemandes. En 1918, après
les bombardements qui détruisirent la quasi-totalité de
la vieille ville, le réseau se trouva totalement hors d’état
de fonctionner ; le dépôt lui-même avait été
incendié et avec lui, tout le matériel roulant.
En 1919, il fut possible de remettre en service les
deux principales lignes du réseau après réfection
des voitures les moins endommagées. Puis quelques motrices furent
louées à Blois et à Brest pour compléter momentanément
le parc ce qui permit en 1922 d’exploiter les trois lignes suivantes
:
- La Haubette - Cérès ;
- Avenue de Laon – Sainte-Anne ;
- Neufchâtel – Pont d’Huon.
La ligne de Ceinture était alors définitivement abandonnée.
Une partie de celle-ci allait cependant être reprise en 1925 avec
la nouvelle ligne Foyer Rémois – Betheney. Puis le réseau
connaîtra deux dernières extensions, l’une de Clairemarais
à Saint-Brice, l’autre de Sainte-Anne à Maison Blanche.
De nouvelles voitures furent construites : sept motrices anciennes reçurent
des caisses neuves en 1922 ; vingt-deux motrices fermées à
grand empattement et douze remorques à plate-forme centrale furent
livrées en 1923-1924. En 1926, ce parc fut complété
par dix motrices plus courtes et en 1928, par dix nouvelles voitures plus
modernes.
Cependant, malgré le modernisme relatif du réseau, la municipalité
mit fin à la concession des tramways de Reims en 1937 pour organiser
une exploitation en régie directe par des autobus. Les motrices
les plus récentes furent alors vendues à Saint-Etienne et
l’exploitation réduite au minimum en attendant la livraison
d’autobus Bernard à moteur à essence.
Ces derniers furent mis en service le 1er octobre 1939, les tramways
cessant alors tout service. La municipalité fit alors déposer
immédiatement la ligne aérienne et recouvrir les voies de
goudron sous prétexte qu’elles pouvaient gêner le passage
des convois militaires. Quelques semaines plus tard, la défaite
de 1940 et le rationnement du carburant provoquèrent la suspension
des services d’autobus et Reims se trouva totalement dépourvu
de transport urbain durant toute l’occupation.
L’exploitation ne repris qu’en 1946 à
l’aide de quelques autobus. L’arrivée de nouveaux autobus
Berliet permit la reprise normale des services par une société
privée.
Soixante dix ans après leur disparition, les tramways sont à
nouveau promis à un bel avenir dans la ville champenoise : une
ligne nouvelle verra le jour en 2011. Elle reprendra sensiblement le tracé
des anciennes lignes de Neuchâtel et du Faubourg de Paris en passant
devant la Comédie.
Voir aussi :
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