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Les transports et la carte postale > Saint-Etienne

     
 

Saint-Etienne

 

 
         
   

Tramways mis en service le 4 décembre 1881
Trolleybus mise en service courant 1940
Compléments des services assurés par des autobus

   
 

La ville de Saint-Etienne est bâtie sur un long axe nord-sud sur lequel s'étendent d'interminables communes étirées tout au long d'étroites vallées. La vocation de la région a très tôt été tournée vers l'industrie. La topographie de la vile a déterminé la structure des réseaux de transports. Ainsi, les premiers tramways ont-ils été construits au fond des vallées sur des itinéraires à gros trafic. En complément de ces lignes, d'autres itinéraires ont été desservis vers les collines à partir de cet axe central.

En 1883, la Compagnie des Chemins de Fer à Voie Etroite de Saint-Etienne, Firminy, Rive-de-Gier et Extensions (CFVE) fut constituée. Deux lignes de tramways furent mises en chantier, d'une part entre Saint-Etienne et Firminy et, d'autre part, entre Saint-Etienne et Rive-de-Gier. Le 4 décembre 1881, le premier tronçon urbain entre Bellevue et Terrasse, fut mis en service, suivi le 20 mars 1882 par un court prolongement à La Digonnière.

Le réseau suburbain fut ensuite achevé et ouvert à l'exploitation le 23 février 1882 vers Firminy, le 1er juillet 1882 entre Saint-Etienne et Saint-Chamond et le 16 novembre suivant entre Saint-Chamond et Rive-de-Gier. Toutes les lignes étaient construites à voie métrique, unique avec des évitements.

L'exploitation était assurée par des train à vapeur comportant trois ou quatre voitures. Le parc comportait en 1884, 34 locomotives Winterthur, Brown ou Tubize, 97 voitures et 12 fourgons.

En 1907, les CFVE procédèrent à des extensions de leur réseau :

  • la ligne de Rive-de-Gier est prolongée de 2 km vers La Madeleine, le 14 septembre 1907 ;
  • un embranchement de la ligne est mis en service vers Saint-Jean-Bonnefond, le 4 décembre 1907 ;
  • la ligne de Firminy est envoyée vers Pertuiset, sur 4 km supplémentaires, le 18 juin 1907.

Toujours en 1907, deux nouvelles lignes furent construites, l'une vers La Fouillouse, sur 7 km ; l'autre vers Saint-Genest-Lerpt (12 avril et 4 décembre 1907). Enfin, un embranchement de cette dernière ligne vers Riche-la-Molière fut mis en service le 15 avril 1908.

Mais à la fin du XIX° siècle, une nouvelle compagnie stéphanoise était apparue : la Compagnie des Tramways Eletriques de Saint-Etienne (TE). Le 7 avril 1897, elle mit en service deux lignes à voie métrique reliant Bellevue et La Rivière à la Gare de Châteaucreux et le Rond-Point au Marais. Les deux lignes, parallèles à celles des CFVE, les concurrençaient directement. En 1906, les TE mirent en service une nouvelle ligne entre Châteaucreux et l'Hôtel de Ville. L'exploitation était assurée par des motrices électriques à deux essieux, de construction assez sommaire, avec un accès frontal par les plates-formes. Leur gabarit en largeur était limité à 1,87 m.

En plus des CFVE et des TE, la Société des Tramways Electriques de Saint-Chamond (TSC) mit en service, le 1er juillet 1906, une petite ligne de 2 km, entre Izieux et saint-Chamond, en correspondance avec la ligne CFVE de Rive-de-Gier. L'exploitation était assurée par de petites motrices à deux essieux.

Devant la concurrence de ces deux nouvelles compagnies, les CFVE modernisèrent leur propre réseau. La totalité des services furent électrifiés entre août 1907 et juin 1914. Une série de lourdes motrices à essieux radiants, de type H assurèrent dès lors l'exploitation. Elles tractaient les anciennes remorques des trains vapeur. Les motrices étaient équipées du frein à air mais ne possédaient pas de compresseur : les réservoirs étaient remplis à chaque terminus à l'aide de prise d'air comprimé. Ce système restera une particularité stéphanoise jusqu'à l'arrivée des PCC, en 1959. Après la première guerre, les CFVE complétèrent leur parc par du matériel d'occasion provenant de Nancy (type R).

A partir de 1920, les TE rencontrèrent de graves difficultés financières et tombèrent en faillite en 1930. Leurs lignes furent alors reprises par les CFVE.

Mais la concurrence des autocars qui commencaient à apparaître, provoqua des difficultés importantes aux CFVE. Ces derniers abandonnèrent alors les lignes interurbaines vers Rive-de-Gier, Saint-Jean-Bonnefonds, La Fouillouse et Saint-Genest-Lerpt. En contrepartie, les CFVE obtinrent le monopole sur les lignes de Firminy et de Terrenoire.

En 1935-38, une nouvelle série de 8 motrice de type J furent construites neuves et mises en service. Parallèlement quelques morices H furent modernisées. Enfin, en 1941, une petite série de 10 nouvelles motrices de type K fut mise en service.

Mais le tracé défecteux des lignes des anciens TE provoqua une première mise sur route en 1938. Dès lors, il fut envisagé de convertir une partie du réseau pour l'exploitation par trolleybus. Dès 1940, les CFVE avaient entamé la transformation de tout l'ancien réseau des TE. A la fin de 1940, la ligne Tardy - Le Soleil vit appraître 6 trolleybus Vétra CS35 prévus à l'origine pour le réseau de Poitiers. A la fin de 1942, 7 Vétra CS45 de 45 places remplacent les CS35 qui furent envoyé à Poitiers.

En 1947, 22 trolleybus de type CS60 remplacèrent les tramways sur la ligne de Bellevue à Firminy. De décembre 1947 à 1954, 6 trolleybus VBD, 40 VCR et 50 ELR furent mis en service sur les anciennes lignes de TE dont les derniers tramways disparurent en 1949.

En 1954, seule la ligne de Bellevue à Terrasse restait exploitée par tramways. Bien qu'envisagée, sa conversion en trolleybus ou autobus paraissait impossible ; son important trafic (70 à 80.000 voyageurs par jour) et son tracé dans des rues étroites, rendait quasi impossible une exploitation par véhicule routier.

Après quelques années d'hésitation, la Ville de Saint-Etienne accepta le maintien des traways dans le centre - cas unique en France - et les CFVE passèrent commande de 30 motrices PCC de conception belge et construites à Strasbourg. Ces remarquables motrices étaient calquées pour la voie métrique sur celles circulant depuis 1951 à Bruxelles. Montées sur deux ogies à roues élastiques, elles comportaient quatre moteurs de 50 CV. Le confort intérieur était particulièrement soigné. Chaque motrice présente une caisse de 13,95 m de long.

En complément, les voies de la ligne furent réaménagée afin de permettre aux tramways de circuler sans être gênés par la circulation automobile.

La première motrice PCC fut livrée le 4 août 1958 et mise en service le 11 décembre suivant. Le 1er septembre 1959, le dernier tramway ancien fut retiré du service. Le succès fut complet : les critiques à l'encontre des anciens tramways s'évaporèrent et les Stéphanois pouvaient s'ennorgueillir de posséder la ligne urbaine la plus moderne de France.

En 1967, les CFVE commandèrent une nouvelle série de 5 motrices PCC articulées afin de renforcer la capacité de la ligne dont le tafic augmentait.

Parallèlement, le parc de trolleybus s'étoffa entre 1960 et 1970, de plusieurs séries de voitures Berliet ELR provenant de Nice et de quelques VA3B2 de Marseille. En 1972, le parc comprenait 35 motrices de tramways, 105 trolleybus et 80 autobus.

Contrairement à ce qui se rencontrait alors en France, le réseau de Saint-Etienne avait su conserver un grande qualité de service et une attractivité qui en faisait un des réseaux les plus efficaces. Cas rare, les CFVE réussissaient à maintenir l'équilibre de leurs comptes ...

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Sources :
"Histoire des transports dans les villes de France" - J. ROBERT.