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Durant près d'un siècle, Bruxelles a
été desservie quasi-entièrement par le tramway. Le réseau d'une densité
impressionnante, passait dans tous les quartiers de la capitale. Certains
disaient par métaphore : "il y a des tramways dans toutes les rues"
!
Après une phase de développement intense depuis sa création, le réseau
atteint à une première apogée lors de l'Exposition Internationale de 1935
: il y a alors soixante-dix lignes sillonnées par quelques 1.500 motrices
et remorques, dont certaines ont moins de dix ans.
A ce réseau proprement urbain, exploité par les Tramways Bruxellois (TB),
s'ajoute un réseau de tramways vicinaux rayonnant autour de la capitale,
qui assure lui-même un service urbain important ; il permet, de correspondance
en correspondance, de traverser la Belgique de part en part.
Après 1945, le réseau bruxellois se stabilise durant une dizaine d'années.
En revanche, le parc de matériel roulant bénéficie d'une modernisation
de grande envergure : dès 1951, Bruxelles met en service des motrices
PCC, de conception américaine. Ces voitures d'un confort exceptionnel,
révolutionnent l'exploitation et permettent le renfort du service dans
d'excellentes conditions.
Lorsque la Société des Transports Intercommunaux de Bruxelles (STIB) est
créée le 1er janvier 1954, elle se trouve à la tête d'un des plus gros
réseaux de tramways d'Europe occidentale (soixante-trois lignes exploitées
au 31 décembre 1952).
A l'approche de l'Exposition Internationale de 1958, la STIB poursuit
les efforts de modernisation du réseau par la réception de nouvelles séries
de motrices PCC. Par ailleurs, afin d'améliorer la circulation des tramways,
elle engage un programme de développement de mise en souterrain de certains
tronçons du réseau. C'est ainsi, que le 17 décembre 1957, la première
section souterraine, sous la place de la Constitution, aux abords de la
Gare du Midi, est inaugurée. C'est la première application en Europe d'une
mise en souterrain de lignes de tramways (la ligne 68 de Marseille mise
à part, qui reste un cas particulier).
Mais Bruxelles n'échappe pas à la tentation de remplacer les tramways
par des autobus. Le développement automobile rend parfois difficile la
circulation des trams. Dans la mesure du possible, ils sont mis en site
protégé (simple bande blanche au sol ou accotement déjà existant). Mais
le tramway reste majoritairement en chaussée banalisée et la construction
de souterrains ne peut être rapide. Il est rendu responsable de certains
encombrements et l'autobus apparaît la meilleure solution dans ce contexte.
Dès juillet 1957, les tramways disparaissaient sporadiquement de certaines
lignes. A partir de janvier 1960, le rythme des suppressions va en s'accélérant.
De restructuration en restructuration, le réseau ne comporte plus à la
fin de 1968, que vingt-sept lignes.
Malgré tout, les tramways bénéficient sur certains itinéraires, de la
mise en souterrain. Ces souterrains construits principalement sur les
axes est-ouest (rue de la Loi) et nord-sud (boulevards du centre), font
partie d'un programme de développement à terme, d'un réseau de métro lourd.
Dans l'attente, l'exploitation est effectuée sous l'appellation "Pré-métro",
à l'aide des tramways existants. Le premier souterrain sous l'axe de la
rue de la Loi, jusqu'à Sainte-Catherine, est inauguré par le Roi Beaudouin,
le 17 décembre 1969 et mis en service le 20 décembre suivant.
Depuis lors, le réseau de tramway a encore perdu de l'importance, au profit
du métro lourd. Les tramways circulant sous le tunnel est-ouest seront
remplacés par le métro le 20 septembre 1976.
Les tramways bruxellois ont ensuite connu diverses périodes, fastes et
moins fastes. Dans les années quatre-vingts, le réseau encore réduit (dix-huit
lignes en août 1986), est sérieusement menacé au point qu'une suppression
plane dans l'air. A partir de 1990, si le métro continue à s'étendre,
les tramways connaissent un renouveau et un programme de modernisation
du matériel et des installations fixes, qui en ont grand besoin.
L'avenir du réseau est assuré, même s'il sera sujet à de nouvelles restructurations.
Les quinze lignes de tramways assurent un bon service sur des infrastructures
en grande majorité renouvelées, avec un matériel efficace et d'un grand
confort.
Vous trouverez au travers les clichés de cette page, l'ambiance du réseau
bruxellois entre 1950 et 1968. Les indications de terminus qui sont mentionnées,
correspondent à celles de la date du cliché.
Sources :
"Histoire des Transports Publics à Bruxelles" - Joseph DELMELLE
- STIB
"Historique des Lignes des Tramways Bruxellois" - MUPDOFER
"50 ans de PCC/50 Jaar PCC" - C. VAN DEN OSTENDE, W. PATTYN
- HK Editions
"Tram 2000 Flash 1996" - MTUB
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