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Les tramways français dans les années cinquante > Alger

 

 

 

 

 

Alger - Tramways

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mise en service en 1892 (traction vapeur) et 1898 (traction électrique)
Suppression le 12 septembre1959
Remplacement par des trolleybus et des autobus

 

 

 

 

Evoquer les réseaux français sans mentionner celui d'Alger eut été une erreur historique. L'Algérie étant alors partie intégrante de la Métropole, le réseau des tramways algérois est, rétrospectivement, à considérer comme un réseau français.

Alger a comporté trois réseaux distincts : les CFRA, les TMS et les TA. Ces trois compagnies avaient des secteurs de dessertes bien définis et il y avait peu de jonction entre les lignes respectives. En revanche, les normes techniques des trois compagnies étaient identiques : courant sous 600 volts et écartement de 1,055 m. Cet écartement unique et spécifique d'Alger et sans doute Oran, serait le fruit d'une erreur à la commande de la première voie ferrée d'Algérie. La personne chargée de la commande, ignorant que l'écartement est donné entre faces internes de rails a cru bien faire en donnant la cote entre axes, soit 1,055 m. Mais, le fournisseur l'a interprété comme étant la côte entre faces.

Ces trois compagnies avaient des secteurs de dessertes bien définis :

  • Les CFRA avaient à la fois une vocation urbaine et vicinale. Ils desservaient par trains à vapeur l’arrière pays d’Alger et une ligne côtière de Castiglione à Aïn Taya, longue de 77 km, avec extensions vers Koléa à l’ouest et Rovigo à l’est. Cette ligne avait été mise en service en 1892. En 1898, la section centrale, urbaine, de « Deux Moulins » à « Maison Carrée », soit environ 17 km, est électrifiée, et exploitée par tramways.
  • Les TMS exploitent depuis 1901 une ligne en forte pente qui monte du centre ville à El Biar, Chateauneuf et Ben Aknoun, à 9 km, sur les premiers contreforts des collines du Sahel. Un projet d’extension devait atteindre Chéragas, à 6 km et Douéra à 17 km de Chateauneuf. La guerre a interrompu le projet.
  • Les TA exploitent depuis 1898 une longue ligne parallèle à celle des CFRA mais en ville, de Bab El Oued (Hopital du Dey) au Bd Bru et à la Colonne Voirol.

Il y avait peu de jonctions entre les lignes respectives. En revanche, les normes techniques des trois compagnies étaient identiques : courant sous 600 volts et écartement de 1,055 m. Cet écartement unique et spécifique d'Alger et sans doute Oran, serait le fruit d'une erreur à la commande de la première voie ferrée d'Algérie. La personne chargée de la commande, ignorant que l'écartement est défini entre faces internes de rails a cru bien faire en donnant la cote entre axes, soit 1,055 m. Mais, le fournisseur l'a interprété comme étant la côte entre faces.

En 1938, les TMS cessent leur activité. La ligne est reprise par les CFRA qui la convertissent en trolleybus, mieux adaptés aux rampes et courbes serrées de Rovigo, sur la ligne d'El Biar. En 1938, après les bons résultats de la ligne de trolleybus de ND d’Afrique, les TA remplacent les trams du Bd Bru et de la Colonne Voirol par des trolleybus, mais maintiennent le tram sur la section Hopital du Dey – Yusuf, avec des services partiels. Pendant un temps, pour des raisons d’économies de pneumatiques, après la guerre, une ligne Grande Poste – Galliéni a fonctionné en correspondance avec les trolleys d’El Biar, Hydra et Bd Bru. En revanche, les tramways étaient conservés sur les lignes longeant le Port d'Alger (CFRA) et sur l'artère maîtresse des TA (ligne de Yusuf).

Les CFRA exploitaient leurs lignes à l'aide de trains réversibles à grande capacité composés de deux motrices encadrant une remorque (rames MRM).

Mais la réalisation la plus remarquable porte sur la modernisation de la ligne des TA : en 1934, la compagnie passait commande à la SATRAMO (Société Anonyme du Tramway Moderne) d'un prototype dune motrice moderne articulée, longue de vingt mètres et montée sur une suspension nettement améliorée par rapport aux matériels précédents. Cette voiture pouvait transporter 150 personnes et comportait des portes à fermeture automatique avec marchepieds rabattables. Devant le succès de ce matériel, 25 voitures étaient commandées et mises en service en 1937. Un projet de mettre les trams en souterrain dans le centre ville avait été accepté et lancé, mais interrompu par la guerre en 1939, et jamais relancé. Les SATRAMO avaient été étudiées dans cette optique mais continuèrent d'assurer un bon service en surface.

Quoi qu'il en soit, les motrices SATRAMO articulées représenteront le matériel français le plus moderne jusqu'en 1950. Curieusement, la Métropole ignora totalement ce type de voiture articulée.

Néanmoins, après 1945, la circulation devint envahissante dans Alger. Les CFRA transforment la longue ligne de tram des Deux Moulins pour l'exploitation par trolleybus. Puis, vers 1950, c’est la ligne de Kouba, en forte pente, et la longue ligne de Maison Carrée qui, par étapes, passent au trolleybus. La ligne du Ruisseau, exploitée avec des rames réversibles à grande capacité MRM, est maintenue jusqu’au printemps 1957 puis exploitée par autobus.

La dernière ligne des TA, équipée des motrices SATRAMO, ne tardera pas elle aussi, à connaître un sort funeste : malgré un bon état général, les tramways sont partiellement remplacés par des autobus le 12 septembre 1959, entre le boulevard de Provence et l'Hôpital du Dey (ligne 3). Ainsi disparaissaient les seules motrices articulées françaises et le fleuron d'un des meilleurs réseaux de tramways. Avec leur écartement particulier, les TA ne trouvèrent jamais de repreneur pour un matériel pourtant encore capable d’un long service.

Complément d'information : Suite à des erreurs répétées sur la date de suppression des tramways d'Alger, l'un nos internautes nous a fait part de la remarque suivante et nous l'en remercions : le service a été supprimé sur la ligne 3 et remplacé par des autobus, le 12 septembre 1959, sur simple décision de la gestion de la RSTA, et absolument sans rapport avec les évènements politiques de fin 1959, ni avec les barricades de janvier 1960.

Les phases exactes de suppressions sont les suivantes :

Le dimanche 16 aout 1959, création de la ligne de bus T Palais d’Eté - Boulevard de Provence, pour remplacer, à titre d’essai, les lignes de trams 1 et 3 les dimanches et fêtes.

Le jeudi 3 septembre 1959, la ligne 1 est remplacée par la ligne de bus T ; la ligne 3 subsiste aux heures de pointe, avec les horaires suivants :

- passages à la Grande Poste vers l’Hôpital du Dey de 5 h 10 à 8 h 30, de 11 h à 14 h 10 et de 17 h 10 à 20 h 05

- passages à la Grande Poste vers Yusuf de 5 h 30 à 9 h 05, de 11 h 40 à 14 h 50 et de 17 h 50 à 20 h 45.

A partir du même jour, un service de bus Grande Poste - Boulevard Guillemin renforce la ligne T aux heures de pointe.

Le samedi 12 septembre, la ligne de trams 3 est également remplacée par la ligne de bus T, marquant ainsi la fin des trams d’Alger.

Voir aussi :

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Sources :
"Les transports d'Alger" - Revue de la FACS n° 210 - Jean ARRIVETZ
Relecture et complément par Monsieur Christian RIPOLL