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Marseille a possédé le deuxième réseau
de tramways de France. Contrairement à la majorité de ses homologues,
c'était un réseau dont l'exploitation présentait des caractéristiques
avancées et qui auraient pu être modernisé.
Le premier tramway hippomobile circulait le 23 janvier 1876 sur la Canebière.
La traction vapeur était introduite en 1892. L'électrification débuta
en 1900 avec la mise en service des séries de motrices d'un aspect homogène.
En 1905, le parc d'origine fut complété par des motrices et des remorques
à bogies destinées aux lignes de banlieue.
Le réseau comportait des lignes purement urbaines et des lignes se développant
le long de la Corniche ou allant sillonner les communes encore rurales
de la banlieue marseillaise. Bon nombre de services convergeaient vers
la Canebière et le Port où les tramways se succédaient à quelques secondes
d'intervalle aux heures de pointe.
Cet immense réseau fut modernisé par la mise en service d'un nombre important
de voitures à bogies et la transformation permanente des véhicules
les plus anciens. En 1938, 33 remorques à plate-forme centrale étaient
récupérées à Paris : elles formèrent avec des motrices marseillaises des
convois réversibles à grande capacité. En 1939, le parc était constitué
de 430 motrices et 350 remorques desservant 71 lignes.
En 1943, un projet de modernisation fut élaboré : il prévoyait le report
des tramways en souterrain dans le centre. Les lignes les plus importantes
devaient se rejoindre dans deux tunnels centraux et ressortir à la limite
du centre où les tramways continuaient à circuler en surface, parfois
en accotement. Ce projet ne fut malheureusement pas suivi d'effet.
En 1949, une tentative de modernisation du matériel se concrétisa par
la construction de la première motrice articulée de France à partir de
deux motrices anciennes (cette expérience restera unique dans le pays
- hormis les motrices SATRAMO d'Alger - jusqu'à l'apparition des premiers
tramways modernes français à Nantes en 1985 !).
Mais la municipalité de Marseille ne voyait pas d'un oeil favorable le
maintien des tramways à Marseille. Le développement anarchique de l'automobile
particulière entravait l'évolution des tramways qui étaient rendus responsables
d'une situation dont ils étaient victimes. Le processus de remplacement
des tramways par des trolleybus et des autobus, sporadiquement engagé
après 1945, s'accéléra à partir de 1950. Les premières suppressions concernèrent
les lignes desservant la Canebière : le dernier tramway circula sur l'artère
principale en 1955. Les lignes subsistantes étaient ensuite remplacées
par des services de trolleybus ou d'autobus. La dernière suppression eut
lieu le 21 janvier 1960.
A cette date, il ne subsistait plus qu'une ligne, le "68", desservant
le boulevard Chave à l'est de la ville, et dont le terminus central était
situé en souterrain. Ce tunnel, cas unique en France, datait de 1893 et
avait été construit afin de permettre aux tramways d'accéder au centre
de la cité sans passer par un lacis de ruelles étroites. La transformation
de cette ligne pour le service par autobus posait un problème tel qu'il
fut décidé de la maintenir. Elle fut modernisée en 1969 par l'arrivée
de 21 motrice de type PCC. Dans les années soixante, ce sera la seule
ligne qui ne connut pas une chute importante de trafic ...
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