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Paris : cent ans d'autobus > Historique des lignes (index des lignes) > Avant-propos

     
 

 

Avant-propos

 

 
 

 

L'évolution de la numérotation des lignes du réseau parisien est une histoire complexe remontant à 1855, année de la première unification des services sous l'égide d'une compagnie unique.

Durant un siècle-et-demi, cette numérotation évoluera au gré de l'histoire, de la création et de la disparition des compagnies et des lignes, des tramways, des trolleybus et des autobus. La dernière guerre et ses conséquences marqueront définitivement - à ce jour - le sytème utilisé qui perdurera jusqu'à nous.

Mais curieusement, après tant de changements, certaines lignes existant en ce début du XXI° siècle, portent encore des indices remontant à 1910 et provenant directement des premières lignes mises en service au XIX° siècle.

 

 
 

 

 
 

 

La numérotation d'origine

 

 
 

 

Lorsque la Compagnie Générale des Omnibus (CGO) reprend le réseau parisien le 1er mars 1855, elle réorganise les lignes d'omnibus et donne un indice à chaque service allant de A à Z en suivant approximativement un ordre géographique d'ouest en ouest en tournant dans le sens des aiguilles d'une montre et en partant du terminus le plus éloigné du centre de la capitale. Ainsi, la ligne A avait-elle pour trajet "Louvre - Neuilly", la ligne B, "Barrière du Roule - Filles du Calvaire", la ligne C, "Barrière de l'Etoile - Barrière de Bellevile", etc ...

Le 1er novembre 1855, la CGO intègre dans son réseau, les deux premières lignes de tramways céées en 1853. Elle leur donne un indice commencant par la lettre T (pour tramway). La ligne TA avait pour terminus "Concorde - Boulogne", la ligne TB, "Concorde - Pont de Sèvres" et la ligne TAB, "Louvre - Versailles").

Cette situation dont le principe perdurera jusqu'en 1939, évoluera et se compliquera passablement au fur et à mesure des créations de lignes et du développement des réseaux de tramways.

 

 
         
 

 

Evolution avant 1910

 

 
 

 

Au fur et à mesure du développement du réseau d'omnibus, la CGO maintient le système d'indices littéraux. Lorsque la lettre Z est atteinte, un système de double lettre est mis en place avec les indices AA, AB, AC, etc ... Le réseau de tramways de la CGO suit le même principe avec les indices TC, TD, TE, etc ...

A partir de 1874, de nouvelles compagnies sont créées et développent à leur tour des réseaux de tramways ayant pour vocation de relier des quartiers parisiens avec la banlieue. Mais cela n'empêche pas que ces compagnies créent également des lignes à l'intérieur même de la capitale, en concurrence avec le réseau originel de la CGO.

Ces différentes compagnies ont leur propre système d'indice, bien évidemment sans aucun lien avec celui de la CGO, dont certains exemples sont détaillés ci-dessous :

  • la Compagnie des Tramways Nord (TN) utilise des lettres majuscules pour les lignes de base (A, B, C ...), des lettres minuscules pour des services complémentaires aux lignes précédentes (a, e, f, ...), des combinaisons de lettres majuscules pour des lignes utilisant deux itinéraires de lignes de base (AB, BA, DA, ...), ou des combinaisons de lettre minuscules pour des itinéraires de rabattement sur les lignes précédentes (Dd, Hb, ...) ;
  • la Compagnie des Tramways Sud (TS) applique d'emblée un système d'indices numériques (1, 2, 3, ...) ;
  • les autres compagnies apparaissant à partir de 1887, prennent des indices numériques auxquels elles ajoutent parfois un "bis" pour des services complémentaires. Certaines compagnies n'utilisent aucun indice (Tramways de Saint-Maut, Funiculaire de Bellevile, Est-Parisien, ...).

Cette situation confuse est modifiée lors de la réorganisation des concessions en 1910.

 

 
         
 

 

Evolution de 1910 à 1921

 

 
 

 

Le 1er juin 1910, les concessions des compagnies sont reconduites. Certaines d'entre-elles, de moindre importance, sont absorbées par les plus grosses. Le système de classement des lignes est partiellement revu, mais reste indépendant d'une compagnie à l'autre.

  • la CGO conserve les lettres pour les omnibus et les autobus (A, B, C, ... AA, AB, AD, ... BA, BB, BC, ...). Les indices littéraux des lignes de tramways sont remplacés par des indices numériques (le TAB prend l'indice "1" ; le TA, l'indice "2" ; le TC, l'indice "3" ; le TE, l'indice "5 bis", etc ...). Le complément "bis" est utilisé pour des lignes complémentaires ou considérées comme tel ;
  • la Compagnie des Tramways Parisiens du Département de la Seine (TPDS - anciennement Tramways Nord) met en place un système complexe de combinaisons de lettre reprenant les initiales des terminus en majuscules avec parfois, une, deux ou trois lettres complémentaires, en indice, donnant un point particulier du trajet (la ligne A devient la ligne CEM, "Courbevoie - Etoile - Maillot ; la ligne AB devient "NMM", Pont de Neuilly - Madeleine, par la Porte Maillot). La situation se complique encore lorsque certaines lignes sont prolongées (la ligne CEM devient GNMO, lors de son prolongement pour devenir "La Garenne (G) - Pont de Neuilly (N), prolongé à Maillot (MO). de fait, certains indices comportent jusqu'à cinq lettres ;
  • la Compagnie Générale Parisienne de Tramways (CGPT - anciennement Tramways Sud) conserve des indices numériques en modifiant l'ordre (la ligne 1 devient "6" ; les lignes 2 et 14 fusionnent sous l'indice "12" ...) ;
  • les autres compagnies conservent les anciens indices et les complètent pour les lignes sans indice provenant de compagnies absorbées.

La complexité du système, en particulier pour la TPDS et les indices identiques utilisés par les différentes compagnies ne facilitera pas l'usage des transports ...

 

 
         
 

 

Principes utilisés de 1921 à 1930

 

 
 

 

Le 1er janvier 1921, toutes les copagnies de transports de surface (autobus et tramways) sont unifiées sous l'égide de la Société des Transports en Comun de la Régiona Parisienne (STCRP). D'emblée, le nouvel exploitant engage une refonte complète du classement des lignes.

  • les anciennes lignes de la CGO conservent la numérotation inchangée : lettres pour les autobus (A, B, C, ... AA, AB, AD, ... BA, BB, BC, ...) ; indices numériques pour les tramways (1 à 33) ;
  • les nouvelles lignes d'autobus de banlieue déjà créées ou à créer coonservent un indice commencant par "E" (EA, EB, EC, ...), puis "F" (FA, FB, ...) ;
  • le réseau de tramways de l'ancienne TPDS prend les indices 35 à 79 ;
  • les lignes de l'ancienne CGPT sont numérotées 81 à 74 ;
  • les tramways des anciennes compagnies autres se répartissent les indices manquant jusqu'à 128 ;
  • des indices inutilisés sont réservés, tant pour les tramways que pour les autobus, pour de nouvelles lignes à créer.

La situation était nettement simplifiée et, surtout, est rendue logique et compréhensible.

La numérotation de 1921 servira de base à toutes les évolutions jusqu'en 1930, année de l'engagement du processus de suppression massive des tramways.

Certains indices ont néanmoins passé les époques et nous sont parvenus inchangés (Cf. dernière partie).

 

 
         
 

 

Les tergiversations de 1930 à 1933

 

 
 

 

Dans le contexte pro-automobile de ces années, la STCRP, poussée par la Ville de Paris et le Département de la Seine, engage un programme de remplacement des tramways par des autobus.

Le système d'indicage s'en trouve passablement perturbé ou plus précisemment, compliqué.

  • les lignes originellement exploitées par autobus conservent leurs indices à lettres (lignes A à Z, AA à AZ, BA à BN, EA à EZ, FA à FD) ;
  • les lignes de tramways supprimées entre 1929 et 1933 sont remplacées par des autobus comportant un double indice : l’ancien indice à chiffres des tramways et le nouvel indice à lettres des autobus. Ainsi, la ligne 15 de tramways est-elle remplacée par la ligne BO/15 d’autobus le 7 mars 1930 ;
  • les nouvelles lignes d’autobus qui sont créées de toute pièce durant cette période sont indicées comme par le passé par des lettres : ainsi la ligne CB, "Porte de Champerret - Porte d’Orléans", créée le 29 février 1932.

Dans un deuxième temps, les doubles indices sont supprimés et remplacés par le nouvel indice à lettres. Ainsi, la ligne BP/16 deviendra la ligne BP dès le 15 septembre 1930.

Le sytème devient ridicule et engendre une confusion dans l'esprit des usagers qui ne savent plus très bien quel est l'esprit de la lettre où s'il y a quelque esprit dans ce système, d'ailleurs !

 

 
         
 

 

La normalisation de 1933 à 1939

 

 
 

 

Devant l’absurdité du système - il devient irrationnel de créer des lignes DH, DI, DJ, etc ... - la STCRP applique le système suivant à partir de 1934 :

  • les lignes originellement en autobus avant la suppression des tramways ou créée en autobus entre 1930 et 1934 conservent leur indice à lettres ;
  • les nouvelles lignes créées en autobus sont affectées d’un indice à lettres, telle la ligne FP, "Le Plessis Robinson - Porte d’Orléans" créée le 17 septembre 1934 ;
  • les lignes d’autobus provenant de l’ancien réseau de tramways reprennent leur indice à chiffres : ainsi, la ligne BP reprend-elle l’indice « 16 » à compter du 1er octobre 1934 ;
  • les lignes de tramways remplacées par autobus à partir de 1934 conservent leurs indices à chiffres.

On peut se demander finalement si le Parisien a réussi à se retrouver dans cette aimable pagaille de lettres et de chiffres !

 

 
         
 

 

La raréfaction et la reprise du réseau par la CMP - 1939 à 1945

 

 
 

 

Lors de la déclaration de la guerre, le 2 septembre 1939, le réseau d'autobus est réduit à sa plus simple expression. Les grandes radiales de banlieue sont maintenues ; dans Paris, seules quelques lignes sont en service.

Entre septembre 1939 et juin 1940, la composition du réseau s'adapte au gré de la situation politique (période de la "Drôle de Guerre"), et la remise en service d'un réseau plus dense. De fait, le principes d'indicage ne recoit aucune modification ; certains d'entre-eux disparaissent à tout jamais, faute de remise en service de certaines lignes.

A partir de juin 1940, la raréfaction des matières premières provoque de nouvelles réductions dans les services, réductions qui s'accentuent durant les quatre années d'occupation. Par souci d'économie, les lignes de banlieue ne penètrent plus dans Paris et sont systèmatiquement rabattues aux portes sur les terminus du métro. Cett situation a des conséquences irréversibles pour le futur.

A l'été de 1944, la plupart des lignes à lettre (desservant principalement l'intérieur de la capitale) ont disparu.

Lors de l'unification du réseau routier et du réseau métropolitain, en 1942, la Compagnie du Chemin de Fer Métropolitain étudie une nouvelle numérotation qu'elle ne mettra en place que le 5 novembre 1945. Les principes sont les suivants :

  • les lignes d'autobus desservant principalement l'intérieur de la capitale, porteront les indices 20 à 100. Le chiffre des dizaine servira à repérer le terminus proche du centre géographique de la ville (lignes de la série 20 partant de Saint-Lazare ; lignes de la série 30, partant de la Gare de l'ESt, lignes de la série 40 partant de la Gare du Nord, etc ...). Le chifre de l'unité servira à repérer géographiquement le terminus périphérique (finale 2, desserte du sud-ouest ; finale 3, desserte de l'ouest ; finale 4, desserte du nord-ouest, ...) ;
  • les lignes d'autobus de banlieue seront numérotées de 101 à 200 en ajoutant la plupart du temps le chiffre "1" devant l'indice utilisé avant 1945, à certaines exceptions près ;
  • les lignes d'autobus dites "express", c'est à dire les services complémentaires des lignes ordinaires de banlieue mais assurant un service plus rapide avec moins d'arrêt, auront les indices 201 à 299 ;
  • les indices alphabétiques seront abandonnés sauf pour, le PC ;
  • les indices 1 à 19 sont réservés aux lignes de métro.

Un premier changement a lieu le 1er mai 1943, lorsque la ligne 1, Pont de Sèvres - Versailles (anciennement Louvre - Versailles) est renumérotée "71". Il manque encore le "1" devant, mais c'est un début.

Après la libération de Paris, le 25 août 1944, les Parisiens ne retrouvent que très lentement les autobus de banlieue à partir de la rentrée. Dans Paris même, les premières lignes réapparaissent en novembre 1945 avec la nouvelle numérotation.

Ainsi, par exemple, la ligne 71 devient-elle la ligne 171 car desservant la banlieue ; la ligne 63 est-elle exploitée sous l'indice "163".

Dans Paris certains itinéraires existant avant la guerre changent d'indice, d'autres le conservent :

  • l'ancienne ligne 2 devient le "72" ;
  • l'ancienne ligne 91 reste la ligne 91 ;
  • l'ancienne ligne 92 conserve l'indice "92" ;
  • l'ancienne ligne AI devient le "21" ;
  • l'ancienne ligne S, devient le "84" ;
  • l'ancienne ligne 123 devient le "62" ;
  • le PC reste le PC, seul cas de maintien d'un indice à lettres après 1945.

Au fur et à mesure de la remise en service du réseau, entre 1945 et 1950, cette nuémrotation restera la base appliquée.

Avec le développement de la banlieue et du réseau routier, la numérotation sera à nouveau rendue compliquée avec l'apparition des indices mixtes (106A, 106B, 120A, 120B, 208A, 208B, 208C, 118S, ...) avant d'être à nouveau simplifée dans les années 1980. Mais c'est là une autre aventure !

 

 
         
 

 

Précisions sur l'historique des lignes de 1921 à 1945

 

 
 

 

L'historique des lignes que vous découvrirez dans les pages de ce chapitre, couvre la période allant de l'unification des transports de surface, le 1er janvier 1921, jusqu'au dernier jour précédent la renumérotation du 5 novembre 1945, sous l'égide de la CMP (sources : nomenclature établie par Jean SUDRE† et Bernard BASSET).

Afin de faciliter la lecture, il n'est fait aucune référence aux périodes antérieures et postérieures.

La définition de certains plans a dû être améliorée ; le temps de téléchargement peut varier.