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Histoire des trolleybus français > Avant-propos

 
 

 

Histoire des trolleybus français

 

 
 

Avant-propos

 

 
 

 

Dès le début du XX° siècle, alors que les réseaux de tramways sont en plein développement, certaines compagnies s'intéressent au développement de véhicules routiers à traction électrique. Il s'agit de s'affranchir des coûts d'investissement lourds liés à la pose de la voie, tout en maintenant l'utilisation de la traction électrique alors promis à un grand avenir.

Mais ce n'est qu'à la fin des années 30, lorsque les réseaux de tramways commencent à décliner, que le trolleybus se développe.

Pourtant, la systématisation de ce moyen de transport sera corrélative à la disparition des autobus à partir de 1940 ; les grand réseaux de trolleybus, tels ceux de Lyon et de Marseille, apparaissent en pleine Occupation, soit pour faire face à la disparition des autobus, soit pour remplacer certaines lignes de tramways.

Après la guerre, la suppression quasi-générale des tramways correspond au développement national du trolleybus. Des séries importantes de véhicules apparaissent dans les villes : la société VETRA conçoit un équipement de traction standardisée, qui est principalement monté sur des châssis Berliet ou Renault. D'autres constructeurs comme Somua, Jacquemond et Chausson, produisent également des trolleybus.

Le succès du trolleybus ne se dément pas durant toutes les années 50 : l'aspect moderne des voitures tranche nettement avec l'obsolescence des tramways français qui n'ont pas été modernisés depuis plus de vingt ans.

En revanche, Paris reste en marge de ce développement : le trolleybus est un moyen de transport limité à quatre lignes de banlieue. Le trolleybus ne sera jamais utilisé à l'intérieur même de la capitale.

Mais ce qui a été fatal au tramway le sera également au trolleybus. Dans les années "60", le développement envahissant de l'automobile pousse les pouvoirs publics à créer des sens uniques dans les villes. Le trolleybus, tributaire de sa ligne aérienne, ne peut s'adapter rapidement. En outre, l'attitude des municipalités, fondamentalement opposées à toute priorité pour les transports en commun, force les exploitants à s'adapter aux plans de circulation générale. Le développement de l'autobus moderne, en particulier des SAVIEM SC10 et des Berliet PCMR, engendre par contrecoup le remplacement progressif des trolleybus.

Le constructeur VETRA livre ses derniers trolleybus à Lyon en 1964, puis disparaît. Au début de 1973, il ne reste plus que cinq réseaux de trolleybus, dont Lyon et Marseille en cours de disparition.

La crise du pétrole, stoppe brutalement le démantèlement de ces derniers réseaux électriques : Berliet conçoit un nouveau trolleybus, l'ER100, basé sur son homologue thermique, le PR100, qui permet le remplacement des anciens trolleybus VETRA et Berliet.

La redécouverte du trolleybus engendrue même la création d'un nouveau réseau à Nancy, en 1982.

Pourtant, étrange retournement de l'histoire, le renouveau du tramway à partir de 1985, provoque une nouvelle réduction dans les réseaux subsistants : Grenoble remplace des trolleybus par des autobus ou des tramways et son réseau est officiellement supprimé en 2002 ; Marseille supprime les deux derniers services, le 25 juin 2004 ; Nancy n'en finit plus de mettre au point de nouvelles voitures. Seuls les réseaux de Saint-Etienne, Limoges et Lyon restent fidèles à ce moyen de transport.

A cette évolution mitigée s'ajoute le trolleybus guidé, curiseusement dénommé "tramway sur pneus". Certaines villes intéressées par le développement des transports urbains guidés, n'ont pas souhaité s'engager dans la construction d'une ligne de tramway. Elles se sont tournées vers le trolleybus guidé par un rail central. Cette technologie, sans apporter les avantages du tramway, permet néanmoins un accroissement de capacité et l'utilsation de la action électrique. Elle reste limitée à trois réseaux en France (Nancy, Caen et Clermont-Ferrand) et l'avenir de cette technique présentant nombres de désavantages en termes financier et d'efficacité, est fortement compromis..

L'avenir du trolleybus est actuellement réduit en France. Le potentiel limitéréduit du marché français en fait un moyen de transport marginal et donc coûteux à l'achat. Seul les réseaux de Limoges et de Lyon ont engagé un processus de développement. Saint-Etienne exploite un réseau réduit qui pourrait peut-être être redéveloppé dans les prochaines années. Pourtant, au même titre que le tramway, le trolleybus n'émet pas de gaz polluant et fonctionne grâce à une énergie nationale que la France produit à faible coût. En outre, les problèmes climatiques poussent à un regain d'intérêt pour le trolleybus. L'avenir seul nous dira ce que le trolleybus français deviendra.

Nous vous proposons à travers des documents photographiques inédits, de faire le tour de quelques réseaux français. L'ouvrage "L'Histoire des Transports dans les Villes de France" de J. ROBERT (épuisé) nous a été d’une aide précieuse, ainsi que les documents suivants :
- "Les Tramways de Nice et de la Côte d'Azur" de Jean ROBERT
- "Les Tramways de Marseille ont cent ans" de J. LAUPIES et R. MARTIN (épuisé)
- "Le Trolleybus à Lyon" de J. PERENON, R. CHAPPELET et R. CLAVAUD - Ed° du Cabri ;
- "Les Trolleybus Français" - R. COURANT et P. BEJUI - Ed° Presse et éditions ferroviaires.

Le texte ont été entièrement revus et complétés par Christian BUISSON.

Par souci de clarté, les réseaux primitifs antérieurs à 1930, ne sont pas mentionnés.

La grande majorité des clichés provient de la collection AMTUIR. Les auteurs en sont Jacques BAZIN, René BRUGIER, Jean-Bernard PRUDHOMMEAUX (?), Jean-Louis LA ROSA, Christian BUISSON et d'autres encore, parfois inconnus, qui ont parcouru dans les années cinquante et soixante les réseaux de France. Il nous laissent une somme de documents inestimables.

N.B. : certains auteurs des clichés photographiques n’ont pu être systématiquement identifiés. Nous avons tenu, dans la mesure du possible, à mentionner au moins leur provenance. ©

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