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Histoire des trolleybus français (index) > Caen

     
 

Caen - Trolleybus guidé

 

 
         
   


Mise en service novembre 2002

   
 

Le développement économique et démographie de l’agglomération caennaise a conduit, à la fin des années 1980, au lancement d’études sur l’amélioration des transports en commun pour réduire les aléas de la circulation automobile.

En 1991, Caen, sur la base des expérimentations du GLT – Guided Light Transit, ou Transport Léger Guidé - menées en Belgique, adopte le principe d’un mode de transport innovant, électrique, sur pneus et guidé par un galet situé sur les essieux de type routier, et en contact avec un unique rail noyé dans le revêtement de chaussée. Jugé plus économique que les tramways alors en construction, ce « tramway sur pneus » fait l’objet de vives polémiques, liées au partage de la voirie, et d’un référendum local qui rejette le principe. La déclaration d’utilité publique n’intervient que le 3 août 1999.

Le roulement sur pneumatiques a été retenu afin de réaliser – disait-on alors – des économies sur la construction de la plateforme par rapport à la solution du tramway classique. En outre, les promoteurs de ce système ont mis en valeur la meilleure aptitude à franchir des pentes importantes, de 10 à 13%.

Les travaux sont rapidement menés et le TVR – Transport sur Voie Réservée – est mis en service en novembre 2002. Deux lignes se partageant un long tronc commun s’étirent sur 15,7 km du nord au sud de l’agglomération, et desservent 34 stations. La ligne A relie les deux campus universitaires excentrés, et la ligne B assure la liaison entre Hérouville Saint-Clair et le quartier de la Grâce de Dieu. La vitesse moyenne atteint 18,5 km/h.

Par rapport aux rames de Nancy, les TVR de Caen captent le courant par pantographe, sur une ligne aérienne de type tramway. D’autre part, les deux lignes sont entièrement en site propre et seul l’accès au dépôt s’effectue hors guidage : la fiabilité s’en trouve améliorée par rapport à la version « trolleybus guidé » de Nancy. Cependant, elles conservent les mêmes caractéristiques. Composés de trois caisses reposant sur quatre essieux, les TVR offrent une longueur de 24,50 m, une largeur de 2,50 m, une capacité de 154 places. Ils affichent une masse à vide de 25,5 tonnes et disposent d’une chaîne de traction comprenant un moteur électrique de 300 kW et un moteur Diesel de 200 kW.

Etabli sous la forme d’une concession de 30 ans, le consortium acquiert auprès de Bombardier 24 éléments TVR. Malheureusement, le matériel est victime de défauts de conception occasionnant plusieurs « déguidages » et des explosions de pneumatiques. La fiabilité insuffisante et l’importance du trafic conduit très rapidement l’exploitant à assurer des renforcements de l’offre par autobus articulés aux heures de pointe.

En 2003, Vivacités a lancé une étude pour la réalisation d’un deuxième axe, cette fois-ci est-ouest : confronté à l’arrêt de la production du TVR par Bombardier qui n’a pas souhaité prolonger l’expérience, les réflexions portent sur le bus en site propre, voire le trolleybus. Le tramway classique a été écarté en raison de l’impossibilité d’assurer le croisement entre une ligne ferroviaire et une infrastructure TVR. De fait, l’hypothèse d’un bus en site propre apparaît aujourd’hui comme probable, ainsi qu’en atteste l’intérêt porté aux lignes TEOR de Rouen.

Enfin, la parution en fin d’année 2010 d’un rapport d’expertise du Commissariat Général à l’Environnement et au Développement Durable a conclu sur les dérives de coûts d’investissement et d’exploitation de ce matériel et sur les difficultés à envisager la prolongation de son exploitation au-delà de 2020. Or le régime de la concession du TVR de Caen impliquerait une exploitation au moins jusqu’en 2032. Les conclusions de ce rapport ont finalement mis en avant les aspects négatifs de ce mode de transport qui n'égale pas ceux d'un tramway. Il a été décidé d'abandonner le système en 2018.

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Sources :
- Rémi DESORMIERE