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Histoire des trolleybus français (index) > Lyon

     
 

Lyon - Trolleybus

 

 
         
   

Mise en service le 15 octobre 1935
Réseau en service

   
 

Lyon possédait le troisième réseau de tramways de France ; elle possédera - et possède encore - le premier réseau de trolleybus.

Dans les années 1930, le développement automobile commence à peser lourdement sur les lignes ferrées de banlieue. Pour pallier la situation financière déficitaire de certaines lignes, les Omnibus et Tramways de Lyon (OTL) cherchent à développer un moyen de transport économique et efficace. Dès la fin de 1932, la compagnie étudie la possibilité de remplacer le tramway de certaines lignes, par des trolleybus.

Après des essais à Gerland, en janvier 1933, l'OTL équipe les lignes 29 et 30, desservant Sainte-Foy et Francheville. Le 15 octobre 1933, les trolleybus circulent sur la ligne de Francheville, puis le 11 septembre 1936, la totalité des deux lignes est exploitée par trolleybus. Dix-sept CS60 à portes extrêmes assurent le service. Trois voitures complémentaires viennent renforcer le parc en 1938.

Ces deux lignes restent uniques jusqu'à la guerre. Suivant l'exemple de Paris, l'OTL avait entamé un programme de remplacement des tramways par des autobus. En 1940, ceux-ci sont partiellement réquisitionnés. Après la défaite de 1940, le manque de carburant limite drastiquement la circulation des autobus. L'OTL décide alors de reprendre le programme de développement des trolleybus en équipant en premier lieu les itinéraires abandonnés par les autobus.

Le 2 décembre 1940, une troisième ligne est équipée entre Vaise et Ecully (ligne 19) ; le 12 décembre 1941, la ligne 5, Vaise - Pont Mouton voit ses premiers trolleybus. Dès lors ce mode de transport se développera durant une dizaine d'années dans la capitale des Gaules.

Après la guerre, la décision - contestable - de supprimer la totalité des tramways engendre la mise en place d'un programme de substitution par autobus et trolleybus, dans lequel ce dernier tient une place prépondérante. De 1946 à 1959, aux cinq lignes existantes en 1945, s'ajoutent seize nouvelles lignes, la plupart reprenant des itinéraires abandonnés par les tramways.

Mais à Lyon, la politique urbaine tourne rapidement en faveur de l'automobile : la ville voit progressivement ses quais transformés en autoroutes, le développement désordonné des sens uniques, la dégradation du centre historique lors de la mise en service de l'autoroute du sud. Le trolleybus apparaît comme un frein à la "réorganisation" urbaine et la première ligne est supprimée en avril 1959, des autobus prenant la relève.

De 1960 à 1966, la moitié du réseau passe à l'autobus. A début de 1967, il ne reste que onze ligne exploitées par trolleybus. Cette année là, la ligne 7, la plus chargée du réseau, voit ses trolleybus VA3B2 remplacés progressivement par des autobus articulés - les premiers de France en service normal. En 1969, il ne reste plus que six lignes exploitées par trolleybus VA3B2 et VBH85.

Un revirement se produit néanmoins, lorsque les TCL, qui ont remplacé l'OTL, étudient la transformation des VA3B2 pour l'exploitation en libre-service. La modification des voitures s'effectue entre 1972 et 1975. Par ailleurs, la crise du pétrole de 1973 a modifié la donne : de marginal, le trolleybus réapparaît sur le devant de la scène. En 1976, il est enfin décidé de moderniser la parc du matériel roulant à l'aide d'ER100 qui apparaissent à Lyon le 11 mars 1978. Les derniers VA3B2 sont retirés du service, le 14 septembre 1981.

Dans ce contexte favorable, la ligne 44 est électrifiée en 1978, suivie par la ligne 11, qui est ré-électrifiée en janvier 1979. Mais la construction du métro entraîne la suppression progressive des trolleybus de la ligne 1 en 1983. Le matériel libéré équipe la ligne 23, nouvellement électrifiée. A la fin de l'année 1985, huit lignes sont exploitées par 110 ER100.

Mais la mise en service de la ligne D du métro, en 1991, provoque une importante réorganisation du réseau de surface, dont le trolleybus fait les frais par une importante réduction des itinéraires dans la presqu'île. A nouveau l'avenir du trolleybus est incertain.

En 2000, un nouvel arrivant provoque une véritable tornade sur le réseau de surface : le tramway est de retour à Lyon ! Deux lignes sont mises en service à la fin de décembre. Les travaux avaient débutés en 1997, reprenant pour l'une des deux lignes, l'itinéraire du trolleybus 23 qui est raccourcie et exploitée par autobus dès le 12 septembre 1997.

La mise en service des tramways T1 et T2 en 2001 entraina la suppression officielle des trolleybus de la ligne 23 dont l'essentiel du parcours fut repris par le tramway. D'autre part, d'importants travaux de rénovation urbaine entrepris dans le quartier de Vaise ont nécessité l'exploitation à partir de 1997 de la ligne 44 par autobus. Ainsi, en 2007, le réseau lyonnais comprenait les lignes 1 - 4 - 6 - 11 - 13 - 18.

En 2002, l'arrivée de nouvelles voitures modernes, les ETB-12 et ETB-18, permet de remplacer progressivement les ER100 dont le dernier est retiré du service en 2005. 64 ETB12 et 24 ETB18, version articulée du précédent, assurent dorénavant la totalité des services sur le réseau lyonnais.

L'année 2006 a été marquée par de nouveaux développements du réseau de trolleybus : la création de la ligne C1 ("C" comme Cristalis) entre la gare de la Part-Dieu et le Palais des Congrès clot ainsi deux décennies de stagnation de ce mode de transport. Cette nouvelle ligne bénéficie de voies réservées et d'un système de priorités aux intersections. En 2010, elle sera prolongée à Caluire avec un terminus à la station de métro Cuire.

La ligne 51, reliant le centre de Vaulx-en-Velin au métro Laurent Bonnevay, a été électrifiée et mise en service le 14 mai 2007. Ellea fusionné le 29 octobre avec l'importante ligne 1 reliant Laurent Bonnevay à la gare Saint-Paul. Cette ligne est baptisée C3. Le 20 janvier 2011, la ligne C1 a été prolongée de 4,4 km du Palais des congrès à Cuire, par la montée des Soldats et l’avenue Pasteur.

En septembre 2011, la ligne C2, issue de l’électrification de la ligne 59, reliera la Part-Dieu au quartier des Semailles à Rillieux-la-Pape, offrant 11 nouveaux kilomètres au réseau de trolleybus lyonnais. Les trois lignes C1, C2, C3 seront équipées d'ETB18 d'une capacité de 110 places. L'effectif lyonnais atteindra 147 voitures réparties sur les lignes 4, 11, 13, 18, C1, C2 et C3.

La restructuration du réseau lyonnais, effective en septembre 2011, touchera le réseau de trolleybus avec en particulier, le prolongement de la ligne 13 Montessuy – Hôtel de ville à Grange Blanche, par le cours Lafayette, la Gare de la Part-Dieu et l’avenue Lacassagne, artère sur lesquels les trolleybus avaient disparu en 1968. La ligne 44, Les Sources – Hôtel de Ville, sera à nouveau exploitée en mode électrique, et prolongée à Jean Macé par l’itinéraire de la ligne 18, qui sera en conséquence limité à Hôtel de ville. Si elles saluent le développement du réseau électrique, les associations d’usagers restent prudentes quant à l’adéquation de ces lignes aux besoins, la capacité des lignes 13 et 44 devenant inférieure à l’offre actuelle sur les prolongements.

Au-delà, les réflexions un temps menées sur le plateau ouest semblent aujourd’hui en sommeil : ainsi, les nouvelles lignes utilisant l’emprise de l’ancien tramway de Vaugneray seront exploitées par autobus.

A Lyon, comme dans bien d'autres villes, le trolleybus a sa place. Ce n'est pas un concurrent du tramway, mais bien un complément sur les lignes à profil difficile ou ne justifiant pas une exploitation par tramway. Bien des réseaux en Europe centrale ont su trouver un équilibre entre chaque moyen de transport : le trolleybus est un élément incontournable.

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Sources :
"Le trolleybus à Lyon" - PERENON, CHAPELET, CLAVAUD - Editions du Cabri