Nice était jadis, le centre
d'un important réseau de tramways qui desservait tant la partie
urbaine de la ville que les environs et l'arrière-pays.
Très influencée par la politique parisienne en matière
de transports urbains, la capitale de la Côte d'Azur a entamé
très tôt, dès la fin des années 20, le démentèlement
de son réseau de tramways au profit de l'autobus. Ce processus
arrivait quasiment à son terme lors de la déclaration de
guerre, en 1939.
Située en zone italienne après 1940, la vie niçoise
reprit un cours assez calme. Mais le manque de carburant se fit sentir
au point de réduire rapidement les possibilités d'exploitation
par autobus des lignes déjà transformées avant la
guerre. Dans un premier temps, il fut procédé à la
remise en service des tramways sur certaines lignes. Les autobus furent
pour leur part, équipés de gazogène.
Au début de 1941, il est décidé
d'équiper la ligne de Cimiez pour l'exploitation par trolleybus
en remplacement des autobus. L'installation des bifilaires est effectuée
dès novembre en réutilisant, par économie, les anciens
poteaux de la ligne aérienne de tramways, supprimés en 1940.
Quatre trolleybus Vétra CS60 sont commandés. Ces voitures
d'une capacité de 60 places, comportent un moteur compound de 100
CV. Ils sont équipés d'une "souris" qui permet
de rentre au dépôt - assez éloigné de Cimiez
- en utilisant la ligne aérienne des tramways ; le retour du courant
est assuré par un petit frotteur, la "souris", qui glisse
dans un des rail sur le trajet en question. La mise en service des nouveaux
véhicules est effective le 30 avril 1942 ; la ligne est exploitée
sous l'indice 35.
Le succès incontesté du trolleybus pousse les pouvoirs
publics à l'étendre à d'autres lignes en remplacement
des autobus à gazogène. Ainsi, la ligne 1, Port - Saint-Sylvestre,
passant par l'avenue de la Victoire, est-elle à son tour équipée
le 7 décembre 1942. Sur cet itinéraire, la ligne aérienne
de l'avenue de la Victoire est posée de telle façon qu'elle
peut être levée lors du passage des chars du carnaval de
Nice. L'exploitation est assurée par deux des quatre trolleybus
existants. Afin de renforcer le parc, Nice récupère en juin
1943, cinq trolleybus Vétra VBB, destinés à Casablanca.
Au 26 juin 1944, Après quelques remaniements et extensions, le
réseau de trolleybus s'établit comme suit :
- ligne 2 : Place Défly - Saint-Maurice ;
- ligne 35 : Gambetta - Cimiez ;
- ligne 35A : Gambetta - Rimiez.
Après la guerre, le réseau réceptionne une nouvelle
série de voitures Vétra VBB, livrées de janvier 1947
à juillet 1948. Ces livraisons permettent d'envoyer les CS60 de
Casablanca vers leur réseau de destination.
La suppression des tramways subsistants, permet de développer
à nouveau le réseau de trolleybus qui se stabilise en juin
1953 avec les lignes suivantes (après modification des indices)
:
- ligne 1/15 : Saint-Sylvestre - Cimiez ;
- ligne 1/15A : Saint-Sylvestre - Rimiez ;
- ligne 4 : Saint-Sylvestre - Pasteur par P.N. ;
- ligne 7 : Passage à Niveau - Riquier ;
- ligne 9 : Porte - Carras.
Le réseau connaît une dernière extension le 30 mai
1959 avec le prolongement de la ligne 9, d'une part à l'Aéroport
sous l'indice 9A, d'autre part à Saint-Laurent-du-Var sous l'indice
10.
De 1954 à 1961, le parc est renforcé et modernisé
par la réception de 29 trolleybus Vétra-Berliet de type
ELR pouvant transporter 65 voyageurs et équipés d'un moteur
de 120 CV. En 1956, les trolleybus CS60 sont vendus au réseau du
Havre.
A partir de 1960, le trolleybus perd peu à peu la faveur de l'exploitant.
La mise en place de sens uniques complique passablement l'exploitation
et il est décidé de remplacer les trolleybus par des autobus.
La suppression commence le 22 juillet 1963 par la ligne 4 et se termine
le 19 juillet 1970 par la circulation du dernier trolleybus sur la ligne
15, entre la place Magenta et Cimiez. Les ELR sont tous vendus au réseau
de Saint-Etienne.
Voir aussi :
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