Grand port militaire, Toulon est sorti
de ses enceintes fortifiées et plusieurs fubourgs se sont développés
entre le littoral et les contreforts des collines et du Mont Faron. La
topographie particulière de la ville a fait converger l'essentiel
du trafic le long d'un axe est-ouest unique, le boulevard de Strasbourg.
Les premiers tramways toulonnais sont apparus en juillet 1886 entre Brunet
et Bon-Rencontre. Exploitée à l'aide de tramways hippomobiles
à voie normale, la première ligne fut complétée
par une seconde se dirigeant vers le Mourillon, qui desservait l'Arsenal,
les casernes et tous les établissements militaires de la côte.
En juillet 1897, les premiers tramways électriques furent mis
en service et la ligne principale de Bon-Rencontre, prolongée vers
Ollioules. Les premières motrices électriques au nombre
de 30, étaient du type Schuckert à plates-formes extrêmes
ouvertes, comportant deux moteurs de 40 CV. d'un entretien délicat,
ces voitures furent modifiées en 1901 par le remplacement du système
Schuckert par un système classique de deux moteurs GE800 ou TH4.
En décembre 1903, une troisième ligne vers le Cap Brunet
fut inaugurée, suivie par celle des Routes en juillet 1904. Au
cours des années suivantes, le tramway devait gagner la lointaine
banlieue avec la mise en service de trois nouvelles lignes :
- Lagourban à la Seyne et aux Sablettes (1907) ;
- Toulon à La Garde et aux Quatre Chemins (1908) ;
- La Valette à Hyères par les Quatre Chemins (1912).
Afin de desservir les nouvelles extensions, le parc s'accrut de 10 motrices
Thomson numérotées 61 à 79 (les numéros impairs
étaient réservés aux motrices, les numéros
pairs aux remorques), en 1901 ; de 16 voitures semblables numérotées
81 à 91, en 1905. En 1907-1909, une nouvelle série de 16
motrices Brill numérotées 101 à 131, fut réceptionnées,
ces dernières destinées aux lignes de banlieue. En 1912,
le parc était constituée de 66 motrices et 100 remorques,
principalement de type balladeuse.
En complément du réseau urbain, une nouvelle compagnie,
l'Ouest Varois, mit en service en novembre 1917, deux lignes d'Ollioules
à la Seyne et d'Ollioules à Beausset. Le trafic de ces deux
lignes resta toujours assez réduit est le déficit chronique
d'exploitation fut comblé par le Département du Var. Du
fait de la guerre, le matériel roulant fut récupéré
d'occasion aux réseaux de Lyon (3 motrices DYle et Bacalan) et
des Tramways Parisiens du Département de la Seine (une motrice
à impériale). Enfin, deux autres motrices à grand
empattement furent acquises à Lyon. Cet empattement trop long ne
premttait pas de circuler sur les courbes serrées des deux lignes
...
Après 1918, l'état du réseau nécessitait
d'importants travaux de rénovation mais la situation financière
ne permit aucune modernisation. Seule une dernière extension vers
Dardennes fut mise en service en 1925.
En 1931, l'exploitation acquit une dernière série de voiture
relativement modernes : il s'agissait de 6 motrices SAFT, n° 133 à
143, munies de 2 moteurs TH574 de 60 CV et du frein à air. En revanche,
le matériel ancien ne subit aucune modification d'importance, si
ce n'est le vestibulage des plates-formes.
Rapidement, les tramways durent faire face à la concurrence des
autocars qui s'installèrent sur les itinéraires des banlieues
: les deux lignes de l'Ouest Varois disparurent dès 1936.
En 1940, le réseau comportait encore 9 lignes.
Durant la guerre, les tramways supporta un trafic considérable
dans des conditions précaires. Les bombardements subis par la ville
endommagèrent gravement le réseau. La ligne du Mourillon
fut totalement détruite.
En 1945, le réseau se trouvait dans un état pitoyable.
Il fut décidé de substituer l'autobuset le trolleybus aux
tramways. En 1949, les premiers trolleybus furent mis en service sur la
ligne du Mourillon. A partir de 1950, ils remplacèrent les tramway
sur la ligne de La Valette à l'Escaillon. Enfin, en 1954, les dernières
motrices SAFT disparurent de la ligne des Routes, remplacées par
des autobus Chausson.
La parc était alors consituté de trolleybus Vétra
VBR et d'autobus Chausson APH. Dans les années 50, des Berliet
PLR et PH100 complétèrent le parc. Quelques trolleybus Vétra-Chausson
de type VBC, furent réceptionnés et les anciens VBR modifiés
par une nouvelle caisse Berliet PH. Il y avait 27 trolleybus en 1967.
Mais le trolleybus fut à son tour considéré comme
dépassé et progressivement remplacé par des autobus
en 1972 et 1973.
Depuis lors l'exploitaiton est entièrement assurée
par des autobus. L'envahissement de la ville par la circulation automobile
a poussé la municipalité à lancer un projet de construction
d'une ligne de tramways modernes qui suivra sensiblement l'ancien itinéraire
de l'ancienne ligne de tramways de La Seyne.
Voir aussi :
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