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Histoire des trolleybus français (index) > Brest

     
 

Brest - Trolleybus

 

 
         
   

Mise en service le 29 juillet 1947
Suppression le 9 novembre 1970
Remplacement par des autobus

   
 

Jusqu’à la seconde Guerre Mondiale, Brest était desservie par un réseau de tramways à voie métrique, inauguré en 1898. La topographie accidentée de la ville, séparée en deux par l’étroite et profonde vallée de la Penfeld, site de l’Arsenal et du port de guerre se prêtait particulièrement bien au remplacement de tramways, devenus vétustes, par le trolleybus. Ainsi, en juillet 1941, une commande de quatorze trolleybus CS60 est passée auprès du constructeur VETRA. Les circonstances de l’époque empêchèrent la livraison de ces véhicules, qui n’arrivèrent à Brest qu’en 1947. Entre-temps, la ville avait été presque complètement détruite par les bombardements de 1944, au cours desquels le réseau de tramways, son dépôt et tout son matériel roulant furent anéantis.

Le réseau de trolleybus mis en place dans les années d’après-guerre reprenait pour l’essentiel le tracé des anciennes lignes de tramways : la ligne 2 (Gares – Lambézellec) est mise en service la première, le 29 Juillet 1947, suivie le 23 octobre 1948 par la ligne 3 (Gares – Saint Marc).

Le 17 Juillet 1951 marque une étape importante dans la reconstruction de la ville et de son réseau de transport, avec l’ouverture de la ligne 1 entre Petit Paris (Place de Strasbourg) et Saint Pierre-Quilbignon, empruntant le nouveau pont de l’Harteloire qui enjambe la vallée de la Penfeld.

A la fin de 1954, l’ouverture du Pont Levant, énorme ouvrage construit au-dessus de l’Arsenal, permet de rétablir la liaison directe entre la place de la Liberté et le quartier de Recouvrance, via la rue de Siam, principale artère du centre-ville reconstruit et totalement réaménagé. Le nouveau pont fut alors emprunté par deux lignes de trolleybus : une nouvelle ligne 1S et la ligne 2 modifiée.

Le réseau de trolleybus est alors constitué de quatre lignes :

  • 1H : Place de Strasbourg – Saint Pierre-Quilbignon, via le pont de l’Harteloire (7,1 km) ;
  • 1S : Place de Strasbourg – Saint Pierre-Quilbignon, via la rue de Siam ,le Pont Levant et Prat-Lédan ( 6,2 km) ;
  • 2 : Lambézellec – Prat-Lédan (5 km) ;
  • 3 : Gares – Saint Marc (3,8 km).

En 1956, le tronçon de la ligne 3 entre la Place de la Liberté et les Gares est supprimé, le terminus de la ligne étant reporté au Prat-Lédan afin d’accroitre la desserte de la rue de Siam. Une dernière extension du réseau est ouverte le 10 octobre 1961 de Lambézellec à Loscoat : ce prolongement de la ligne 2 est établi en voie unique, la ligne aérienne bifilaire étant récupérée de l’antenne des Gares supprimée cinq ans auparavant. Dans les années 1963-1965, trois autres prolongements vers de nouveaux quartiers (Moulin Blanc, Pont Neuf, Kergonan) sont envisagés mais restent sans suite.

La place de la Liberté constitue le point central du réseau où plusieurs trolleybus sont garés aux heures creuses. Le dépôt se trouve à Lambézellec, dans le quartier de Kérinou, sur le site de l’ancien dépôt des tramways détruit en 1944.

La caractéristique unique des trolleybus de Brest était le Pont Levant dont le tablier, doté des deux lignes bifilaires, pouvait être levé à tout moment pour donner le passage aux navires de la Marine Nationale ; une boucle de retournement avait été installée au bas de la rue de Siam afin de permettre aux trolleybus de faire demi-tour en cas de fermeture prolongée du pont.

En 1947, le parc se compose de douze trolleybus Vétra-Renault CS60 numérotés 10 à 21 (deux des quatorze véhicules commandés pendant la guerre avaient été attribués au réseau de Tours, exploité par le même groupe, les Exploitations Electriques et Industrielles).

En 1951, une série de onze Vétra-Renault VBRh (n° 30 à 40) de plus grande capacité, viennent accroître le parc, complété en 1957 par trois Vétra-Berliet ELR (n° 41 – 43).

Entre 1963 et 1965, une modernisation du parc est tentée par l’achat de six autobus Chausson APH.2 neufs, sans moteur ni boite de vitesse. L’exploitant les équipe des moteurs et équipements électriques de CS60 réformés. Le résultat est satisfaisant mais les trolleybus Chausson (numérotés 50 – 55, puis 20-25 en 1968) restent conçus pour une exploitation à deux agents et doivent à partir de 1965, faire face à l’apparition de l’autobus standard qui peut être exploité par un seul agent.

Dans ce contexte, le trolleybus est condamné ; son remplacement des autobus SC10 s’effectue progressivement à partir de 1967, avec une exploitation en autobus les dimanche et jours fériés, et une exploitation mixte en semaine. Pendant l’été de 1969, seule la ligne 1S reste exploitée par trolleybus. Leur disparition a lieu le 9 novembre 1970.

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Texte :
Christian BUISSON