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Les tramways français modernes > Paris

     
 

Paris - Tramways

 

 
         
 

Mise en service le 6 juillet 1992 en banlieue ; le 16 décembre 2006 dans Paris

   
 

 

Paris a été malencontreusement la première grande capitale à supprimer ses tramways en août 1938. Bénéficiant jusqu'en 1926 de ce qui était considéré alors comme le plus important réseau unifié du monde, Paris était sillonnée par un réseau de tramways dense et desservant d'une façon cohérente la ville et ses faubourgs. Mais sous la pression des intérêts automobiles et pétroliers, le réseau était démantelé en un temps record : le réseau de surface était entièrement abandonné à l'autobus en 1938. Cette situation devient particulièrement néfaste avec le développement important de la banlieue ; les autobus n'assurent qu'un service imparfait et ne peuvent faire face aux pointes importantes du trafic.

Cinquante ans plus tard, le développement de la technologie du tramway moderne en France ne laisse pas indifférents un certain nombre d'édiles municipaux, en particulier dans les communes du nord de la capitale. Dès 1985, un projet ambitieux de rocade ceinturant la capitale en traversant les trois départements périphériques, est mis au point.

Après diverses péripéties administratives, il aboutit à la mise en chantier en 1989, de la première ligne entre Bobigny et Saint-Denis. Cette ligne, longue de 9 Km, traverse les communes de Saint-Denis, La Courneuve, Drancy et Bobigny. Elle est mise en service en deux temps : de Bobigny à La Courneuve, le 6 juillet 1992, et de La Courneuve à Saint-Denis le 13 décembre suivant. Entre Bobigny et la Courneuve, les tramways remplacent les autobus de la ligne 173.

Dix-sept motrices articulées à trois caisses et plancher surbaissé sur 75% de la longueur, construites par ALSTHOM, identiques au type "Grenoble", sont mises en service.

L'apparition du tramway engendre une augmentation du trafic très importante. La ligne, exploitée sous l'indice T1, est construite entièrement en site propre ; les tramways circulent en toute liberté et le service offre une régularité exceptionnelle à Paris. Le succès dépasse toutes les prévisions.

A l'ouest de la capitale, il est décidé de transformer pour l'exploitation par matériel de tramway, la ligne SNCF reliant Puteaux à Issy-Plaine et surnommée "Ligne du Bord de l'Eau". Cette ligne est exploitée jusqu'en 1993, par du matériel à prise de courant par troisième rail. Le service est suspendu au printemps de cette année, et durant quatre ans, d'importants travaux de transformation complète de la plate-forme ferroviaire, sont engagés. La ligne est prolongée depuis la gare de Puteaux vers celle de La Défense, afin d'assurer une desserte directe depuis Issy-les-Moulineaux. Le service est rétabli le 1er juillet 1997, à l'aide de douze motrices similaires à celles de la ligne T1.

Longue de 11,3 Km, la ligne T2 assure un service très important avec une fréquence de l'ordre de 5 mn aux pointes. Si ce n'est pas encore, à proprement parler, une ligne de tramways, elle en est l'amorce. Elle a été prolongée d'Issy-Plaine (Issy-Val-de-Seine) vers la Porte de Versailles le 27 novembre 2009, et le sera de La Défense vers Bezons, en 2012.

Depuis la fin de 2002, la ligne T2 a reçu treize nouvelles motrices CITADIS 302, similaires à celles de Lyon. Une partie du matériel précédent est transféré en renfort sur la ligne T1, afin de permettre l'exploitation du prolongement de cette ligne vers Noisy-le-Sec, inauguré le 15 décembre 2003.

Mais, si le succès des deux lignes ne se dément pas, les délais administratifs à Paris et en Ile-de-France sont malheureusement très longs. Bien que de nombreux projets existent, les réalisations sont reportées à cinq ou dix ans, voire plus.

Dans ce mouvement, la Ville de Paris, qui était restée à l'écart, a décidé de construire à son tour une ligne de tramways à l'intérieur même de ses limites administratives. Le choix s'est naturellement porté sur la ligne PC, la plus chargée du réseau. Le projet, fortement soutenu par le maire de la capitale, a reçu un avis favorable le 13 juin 2003 et les travaux ont été mené bon train.

Le samedi 16 décembre 2006, à 14 heures, les premières motrices CITADIS-402 ont été lancées sur la nouvell ligne T3, entre le boulevard Victor (Pont du Garigliano – Rive Gauche) et la porte d'Ivry. Les Parisiens ont alors découvert ce qu'est un tramway moderne, soixante-neuf ans après la disparition du dernier convoi de l'ancien réseau, le 14 mars 1937. En ce premier jour, malgré une pluie battante, la foule s'est pressée pour monter dans les voitures. Bien qu'encore nouveau, il apparaît d'ores et déjà une impression favorable : le matériel, vaste, confortable et silencieux a remporté l'adhésion des premiers voyageurs. En 2007, il a été décidé officiellement de prolonger la ligne de la porte d'Ivry à la porte de la Chapelle, voire à la porte d'Asnières.

A l'autre bout de la capitale, la SNCF s'est à son tour lancée dans l'aventure du tramway mais sous une forme particulière : le tram-train. Il s'agissait d'améliorer la desserte de la ligne des Coquetiers entre Aulnays-sous-Bois et Bondy. La ligne, mise en service en 1875, était desservie par des trains classiques. Or, le développement de la banlieue est nécessitait une amélioration de la desserte. La SNCF décida de transformer entièrement les installations fixes pour la circulation de motrices de type tramways, construites par Siemens. Après plus de deux ansde travaux, la ligne est remise en service le 18 novembre 2006 sous l'indice T4. Son exploitation s'apparente encore à celle du chemin de fer mais avec une fréquence très attractive. Le matériel confortable a permis le renouveau de la ligne. C'est en quelque sorte le pendant, à l'est, de la ligne T2 qui assure un service du même type.

Enfin, le samedi 21 novembre 2009, la ligne T2 a été prokongée sur 2,7 km, depuis Issy-Val-de-Seine (Issy-Plaine) vers la Porte de Versailles. Cette courte section permet à la ligne de desservir le sud du boulevard Périphérique entre la Porte de Sèvres et la Porte de Versailles. Pour l'occasion, les motrices sont systèmatiquement exploitées en unité double, formant ainsi des convois de plus de soixante mètres de long, offrant une très grande capactié de transport.

En 2012, la ligne T1 sera prolongée de la Gare de Saint-Denis vers Genevilliers (Les Courtilles), sur 4,9 km ; la ligne T2 le sera à nouveau entre La Défense et le Pont de Bezons, sur 4,2 km. Enfin, la ligne T3 sera prolongée de la Porte d'Ivry à la Porte de la Chapelle. A cette occasion, elle sera scindée en deux services distinctes ayant pour terminus la Porte de Vincennes.

Des projets sont à l'étude ou en voie de concrétisation entre Villejuif et Juvisy, Saint-Denis et Epinay /Villetaneuse, Le parc de Saint-Cloud et Meudon par Boulogne-Billancourt. En outre, la Ville de Paris a émis l'idée de construire une ligne de tramway desservant toutes les gares parisiennes en une sorte de boucle intérieure. Sur ce dernier point, c'est reprendre un projet déjà évoqué la la STCRP en 1925 et qui répondrait à un réel besoin.

Le retour du tramway à Paris est d'une importance capitale : malgré la présence du métro, souvent surchargé, l'exploitation du réseau de surface ne peut être assurée d'une façon efficace par des autobus sur toutes les lignes. Ceux-ci devront, à terme, être affectés sur les lignes à faible ou moyen trafic, là où le tramway ne se justifie pas. Le tramway devra être progressivement développé en remplacement des autobus sur les lignes à fort trafic, tant en banlieue, qu'à l'intérieur même de la capitale.

Les Parisiens ne pourront qu'en être bénéficiaires.

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