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Au cours des années qui ont précédé la guerre, les transports publics ont
connu une baisse sensible du trafic. L'expansion automobile a brisé l'essor
des tramways dont la disparition est engagée, principalement au bénéfice des
autobus.
La guerre arrête brusquement cette mutation du rail à la route. Dès le
début des hostilités, les autobus sont réquisitionnés. Durant l'occupation,
le manque de matières premières restreint l'usage des véhicules routiers. On
redécouvre alors les bienfaits du tramway qui connaît un regain de faveur
dans des conditions particulièrement difficiles. Par ailleurs, le trolleybus
connaît sa véritable expansion en remplacement des autobus disparus.
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Les transports
urbains en 1939-1940
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Dès la déclaration de la guerre, le 2 septembre 1939, les autobus de la
capitale et de la province cessent quasiment tout service, réquisitionnés par
les armées. Durant l'automne de 1939 et l'hiver de 1940, l'immobilisme du
front et la relative accalmie permettent une reprise partielle des services,
du moins à Paris. Les tramways circulent à peu près normalement en province.
A Lyon, à Nice où subsistent des voies abandonnées récemment, les tramways
reprennent du service grâce à la remise en état sommaire de matériels
anciens.
Mais, le 10 mai 1940, les troupes allemandes percent les défenses
françaises, belges et britanniques. Le 14 juin, elles entrent dans Paris où tout
le service routier a cessé, seul, le Métro tourne au ralenti. Dans les villes
proches du front, les tramways aident au transport des habitants vers les
gares et les trains de l'exode. Sous les violents bombardements allemands,
certains réseaux finissent par être complètement détruits. Ainsi
disparaissent les tramways de Calais.
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L'exploitation de
1940 à 1942
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Après l'armistice de juin 1940, les réseaux endommagés réparent les dégâts
et les tramways roulent à nouveau. Durant ces années d'occupation, le trafic
des tramways augmente fortement au point de provoquer des surcharges
inconnues jusqu'alors. Il est nécessaire d'adjoindre aux motrices, deux
remorques partout où cela est possible. A Lyon et à Marseille, les surcharges
atteindront des valeurs fantastiques, la robustesse des véhicules sur rails
permettra ce genre de performance.
Les autobus, faute d'essence, n'assurent plus que des services
fantomatiques. Divers systèmes d'alimentation sont mis au point et
aboutissent principalement à la mise en place du gazogène. Les réseaux
utilisent également le gaz de ville non comprimé comme sur les autobus
parisiens.
A Paris, la situation est particulièrement difficile : depuis 1938, après
la suppression des tramways, seuls les autobus assurent les dessertes. Suite
aux restrictions, la STCRP met en place un réseau réduit principalement
tourné vers la banlieue. A l'intérieur de la capitale, le Métro assure
l'essentiel des déplacements dans des conditions de surcharges ahurissantes.
Mais à Paris comme en province, le trolleybus va permettre de remplacer les
autobus disparus et d'améliorer sensiblement la situation.
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L'essor du
trolleybus
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En 1939, plusieurs villes envisageaient d'introduire le trolleybus en
remplacement des tramways. Dans ce but, Strasbourg met en service le 27 mai
1939 une navette de banlieue entre Roettig et
Ostwald. Puis, Bordeaux substitue le trolleybus au tramway sur une petite
ligne en mai 1940. Au même moment, Poitiers construit une navette entre la
gare et la ville haute mais la guerre interrompt les travaux. Saint-Etienne
remplace les tramways de la ligne Tardy - Le Soleil
par des CS35 repris à Poitiers.
Mais c'est la guerre qui permet le développement des trolleybus. Le
nouveau véhicule est rapide, confortable et silencieux. Ses qualités sont
d'autant plus apparentes qu'on le compare à des véhicules ferroviaires
anciens. Même si l'idée de remplacer les tramways par des trolleybus fait son
chemin, on admet encore qu'il est impropre à assurer des services à fort
trafic. La transformation des réseaux de tramways commence par les lignes mal
tracées ou à profil difficile. Dans ce dernier cas, le trolleybus présente de
nets avantages comparé aux petites motrices à deux essieux du début du
siècle. La société VETRA reçoit des commandes importantes provenant de Lyon,
Bordeaux, Marseille, Paris, Nice, Limoges, Le Mans et Saint-Etienne.
La plupart des modèles construits durant l'occupation sont du modèle à 60
places sur châssis Renault-Scémia (CS60) ou Berliet
(CB60). Dès 1942, un décret définit quatre types de trolleybus dénommés A, B,
C, D de longueurs respectives 12, 10, 9 et 8 m. C'est la première fois en
France qu'apparaît une standardisation nationale d'un véhicule de transports
en commun.
En décembre 1941, Lyon remplace les tramways par des trolleybus sur les ligne 5 et 19 à l'aide de trente-trois véhicules de
type B à deux portes extrêmes. Ils comportent une innovation, le sens unique
de circulation des voyageurs de l'arrière vers l'avant après passage devant
un receveur assis à poste fixe. Ce système se généralisera peu à peu sur tous
les véhicules routiers du pays et sur les quelques tramways qui subsisteront
plus tard.
En revanche, dans toutes les autres villes, les livraisons portent sur des
CB60 et des CS60. A Marseille qui possède toujours un réseau de tramways très
dense, on s'attache à remplacer les autobus disparus à partir de 1942. La
même année, Nice inaugure ses premiers trolleybus en remplacement des autobus
à gazogène.
Le développement du trolleybus va être entravé par le manque de matières
premières comme le cuivre et les appareillages électriques. Certains réseaux
poursuivent cependant son installation comme à Paris où deux lignes sont
mises en service en banlieue ouest en 1943. Néanmoins le trolleybus ne
prendra son plein développement qu'après la guerre.
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L'exploitation
à la fin de la guerre et les projets d'après-guerre
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A la fin de la guerre, le manque de matières premières et d'entretien et
le trafic ahurissant de ces années difficiles, laissent les tramways dans un
état très dégradé malgré leur robustesse. Les autobus ont quasiment tous
disparus et seuls les trolleybus tentent tant bien que mal d’assurer un
service dans des conditions correctes.
A partir de juin 1944, l'avancée des troupes alliées et les bombardements
quotidiens des villes proches des fronts, endommagent gravement les réseaux
dont certains auront bien des difficultés à poursuivre l'exploitation. A
Paris, le réseau d'autobus est réduit à sa plus simple expression puis
disparaît totalement en août 1944. Seul le Métro assure un service acceptable
mais pour économiser l'électricité, plus de la moitié des stations sont
fermées.
Durant les combats de 1944 et 1945, les tramways de Caen, Cherbourg, Brest
et Lorient subirent des dégâts tels qu'ils ne seront jamais remis en service.
Seuls les tramways du Havre reprendront du service après la destruction du
centre-ville en septembre 1944.
Après l'armistice de 1945, la situation des réseaux est particulièrement
préoccupante mais aucune politique cohérente n'est mise en place. Les deux ou
trois années qui suivent la fin des hostilités sont mises à profit pour
remettre en service les tramways et les trolleybus. Les autobus
réapparaissent ça et là mais d'une façon encore très sporadique. Les voies de
tramways sont partiellement reconstruites afin de remettre en service
d'urgence les lignes à fort trafic. Mais les réseaux sont dans un état
pitoyable. Sur les réseaux convertis à l'autobus (Paris, Orléans ou Reims),
la situation n'est guère brillante et les exploitants doivent récupérer les
véhicules réquisitionnés par les Allemands dans leur retraite. A Paris, il ne
subsiste plus en juillet 1944, que 400 autobus et 25 trolleybus sur les 3.000
voitures en service en 1938. Le reste est soit hors d'usage, soit éparpillé
en Europe et en Afrique du Nord. Il faudra quatre ans pour récupérer 1.212
autobus ! Les lignes de banlieue sont lentement rétablies dès la rentrée de
1944. Dans Paris, les premiers services urbains ne réapparaissent qu'en
novembre 1945.
Dans ce contexte, les exploitants élaborent les premiers projets de
modernisation. D'une manière générale, ces projets font une large place au
trolleybus mais les grandes villes estiment encore nécessaire de conserver
les tramways sur les grosses lignes. En 1946, la Plan Monnet prévoit la
construction de 450 motrices modernes à répartir sur les gros réseaux. Ces
derniers envisagent soit de reporter les tramways en souterrain dans le
centre, soit de poursuivre l'exploitation telle quelle. Marseille étudie un
matériel articulé d'inspiration italienne alors que Lyon et Grenoble sont
tentés par des voitures de type suisse.
Mais le coût de la modernisation et la lente reprise de la circulation
automobile laissent planer le doute sur la nécessité de ces modernisations.
L'attente sera fatale aux réseaux de tramways et engendrera leur disparition.
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Les transports
urbains de 1946 à 1950
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Dans les premières années d'après-guerre, les petits réseaux décident le
remplacement de leurs tramways par des autobus ou des trolleybus. En 1947,
outre les trolleybus VETRA, les constructeurs automobiles offrent aux
exploitants de nouveaux autobus (Berliet PCK, Renault 215D, ...). Peu coûteux
à l'achat, ils permettent de remplacer les tramways à bout de souffle. En
revanche, bruyants et inconfortables, ces autobus auront un effet néfaste sur
l'image du transport public.
En 1947, Chausson commence à produire en grande série des autocars à
caisse-poutre offrant 70 places dont le modèle APH est le prélude. Nettement
mieux conçu que les PCK et les 215D, les APH commencent à se répandre tout
d'abord sur les lignes secondaires ou interurbaines puis peu à peu sur les lignes
urbaines. Parallèlement, Renault sort son autocar R4191 en 1949 qui est
proposé pour les services interurbains et urbains. Ce véhicule, nettement
amélioré par rapport au 215D, reste inadapté au service urbain du fait de sa
hauteur de plancher qui rend son accès malaisé. De son coté, VETRA poursuit
la fabrication des CB60 et CS60 auxquels s'ajoute le VBR, voiture de type B
offrant une capacité supérieure.
Au fur et à mesure de l'arrivée de ces trolleybus et autobus, les tramways
voient leur importance décroître. En 1948, ils disparaissent de la ligne de
Bayonne - Lycée - Biarritz, puis de Saint-Malo et de Metz. En 1949, ils sont
abandonnés à Montpellier, à Bourges et à Tours. En 1950, le tramway est
supprimé à Troyes, Douai, Boulogne, Nîmes, Valence et Forbach.
C'est alors qu'apparaissent les premiers matériels de tramways construits
après la guerre. Marseille met en service un premier prototype de motrice
articulée formée par deux anciennes voitures reliées entre elles par une
articulation d'inspiration italienne. D'allure relativement moderne, cette
voiture devait être à la base d'une série plus importante. Malheureusement,
sa conception reste ancienne. La situation critique du réseau marseillais ne
permettra pas de poursuivre sa modernisation.
En revanche, le réseau de Lille - Roubaix - Tourcoing (ELRT) conçoit et
met en service en 1950, vingt-huit motrices à bogies modernes construites par
Brissonneau-et-Lotz à
Creil (type 500). Ces nouvelles voitures, couplées en unité double, sont
montées sur deux bogies à roues de faible diamètre, ce qui permet un
emmarchement réduit. Longues de 13,350 m, elles offrent quatre-vingt-deux
places et peuvent circuler à 80 Km/h. Elles sont toutes affectées aux deux
longues lignes reliant Lille à Roubaix et à Tourcoing. C'est le premier
tramway moderne de France. Malgré leur grande réussite, les motrices 500
resteront seules de leur espèce. Les autorités locales de Roubaix et de
Tourcoing ne permettront pas la modernisation des autres lignes qui seront
peu à peu converties à l'autobus à partir de 1951.
Les motrices 500 de l'ELRT seront les derniers tramways de conception françaises pour plus de trente ans ...
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L'extension
des réseaux de trolleybus
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Jusqu'en 1950, le trolleybus n'est substitué aux tramways que sur les
lignes à trafic modéré ou à profil difficile. Il ne pouvait prétendre
remplacer les grands convois qui transportaient 150 à 200 personnes. En 1948,
un modèle de quatre-vingt places apparaît, le VBR qui peut comporter trois
portes, schéma facilitant les mouvements des voyageurs. En 1951, VETRA sort
un nouveau trolleybus monté sur trois essieux pouvant transporter 120
personnes, le VA3. Dès lors, les grands réseaux vont avoir la possibilité de
substituer ces voitures de meilleure capacité aux tramways.
De 1946 à 1952, une douzaine de villes vont entreprendre le remplacement
de leurs tramways par des trolleybus : Amiens (1946) ; Brest, Grenoble, Le
Havre, Metz, Mulhouse (1947) ; Aix-Marseille, Dijon (1948) ; Tours (1949) ;
Toulon, Forbach (1950) ; Belfort (1951) ; Perpignan (1952).
De leur coté, les anciens réseaux de trolleybus poursuivent leur
extension, généralement aux dépens des tramways comme à Lyon ou à Marseille.
A Nice, le trolleybus assure l'essentiel du trafic dès 1951. Seule la
Capitale reste réservée en matière de trolleybus. Après les lignes du groupe
Champerret, deux lignes seulement seront équipées au sud en 1948 et 1952. Au
delà, la modernisation du réseau se fera exclusivement à l’aide d'autobus.
En 1954-1955, le trolleybus atteint son point culminant lorsqu'il se
substitue aux grosses lignes de tramways de province à Lyon ou à Marseille. A
partir de 1956, le trolleybus commence à son tour à pâtir des difficultés de
circulation et son déclin suivra dans les années suivantes.
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Le
Métro parisien de 1948 à 1955 et le rétablissement du réseau routier
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Après la reprise normale de l'exploitation du réseau, la CMP, remplacée à
partir du 1er janvier 1949 par la RATP, reprend les études de modernisation
du matériel roulant constitué alors par des voitures Sprague
construites entre 1907 et 1938. Par ailleurs, les travaux de prolongement
engagés durant la guerre sont poursuivis.
Après la mise en service de la section entre la Porte d'Ivry et la Mairie
d'Ivry, la CMP puis la RATP achèvent le prolongement de la ligne 13 vers le
Carrefour Pleyel. Afin de permettre l'exploitation de ce tronçon très
important, un nouveau matériel est conçu. En février 1952, le matériel
articulé apparaît sur la ligne 13. Il s'agit d'éléments indéformables de
trois caisses reposant sur quatre bogies et pouvant être couplés par deux
pour former des trains de six caisses. Ce système avait été adopté dans le
but d'utiliser des trains de trois voitures aux heures creuses et de réaliser
des économies d'exploitation. Le 30 juin 1952, le prolongement vers Pleyel
est ouvert au public.
Mais le matériel articulé étudié durant la guerre est encore de conception
classique. Dès 1949, la RATP cherche d'autres solutions pour son futur
matériel afin d'accroître le confort et les performances des trains. Elle se
tourne vers le roulement sur pneumatiques et met au point un prototype en
1951 (MP51) qui est testé durant quatre ans sur la Navette entre Porte des
Lilas et Pré-Saint-Gervais. Ce prototype arrive au moment où les pouvoirs
publics favorisent délibérément la route aux dépens du rail, le Métro sur
pneus est donc présenté comme la solution idéale. Le prototype MP51
expérimente également la conduite programmée par un tapis électromagnétique.
En 1956, la RATP peut enfin entreprendre le renouvellement du matériel
avec l'équipement sur pneumatiques de la ligne 11. Le nouveau matériel de
type MP55 est mis en service le 13 novembre 1956. La ligne 11 est également
dotée de la conduite programmée PA135. On envisage alors la transformation
complète du réseau, mais il faudra attendre encore bien des années avant qu'un
renouvellement systématique du matériel devienne financièrement possible.
Du coté du réseau routier, la CMP était arrivée à reconstituer un réseau
de 2.000 voitures en 1948. La RATP s'attache à développer le réseau en
fonction des nouveaux besoins en particulier en fonction de la densification
urbaine de la banlieue. Afin de moderniser la parc essentiellement constitué
d'autobus à plate-forme, elle commande un nouvel autobus entièrement fermé à
deux portes et sens de circulation des voyageurs de l’arrière vers l'avant,
le SOMUA OP5 qui apparaît en 1950. En 1954, Chausson livre à son tour une
série de 273 autobus urbains extrapolés de son autocar APH. Enfin, en 1955,
SOMUA livre une version améliorée de l'OP5/2, l'OP5/3 à trois portes. Mais les
autobus parisiens commencent à subir les aléas de la circulation automobile
qui reprend rapidement après 1950. A partir de 1955, les encombrements
deviennent chroniques et la vitesse commerciale des autobus chute rapidement
engendrant un évasion du trafic vers le Métro dans
Paris ou ... vers l'automobile particulière. Cette spirale se poursuivra
durant plus de vingt ans !
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La
fin des grands réseaux de tramways
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Dans le contexte pro-automobile des années cinquante, le tramway ne tarde
pas à paraître à nouveau comme un gêneur. Après avoir songé un temps à
moderniser le matériel roulant, la plupart des grandes compagnies de province,
poussées par les municipalités, commencent à démanteler leurs réseaux au
profit de l'autobus ou du trolleybus.
Au 1er janvier 1951, il subsiste en France 28 villes desservies par
tramways. Dix ans plus tard, il n'en existera plus que 6. En 1951, le réseau
de Lyon perd ses premières lignes à fort trafic et le réseau de l'ELRT voit
le début de sa mise sur route. En 1952, le tramway disparaît de Rennes,
Belfort, Thionville, Dunkerque, Besançon et Grenoble. En 1953, c'est au tour
de Nice, Rouen et Fontainebleau. En 1955, Toulon et Perpignan sont exploités
par autobus ou trolleybus. Enfin, de 1956 à 1958, les tramways sont supprimés
à Mulhouse, Clermont-Ferrand, Saint-Quentin, Lyon, Versailles, etc
Le vaste réseau de Marseille voit son importance réduire d'année en année.
Seul les réseaux urbains de Lille et de Valenciennes
résistent encore mais le sursis sera de courte durée. A la fin de l'année
1958, les tramways circulent encore à Lille, Valenciennes, Strasbourg, Dijon,
Saint-Etienne, Marseille, Laon et Colmar.
Parallèlement, la plupart des lignes secondaires de tramways disparaissent,
victime d'une chute de trafic rendant leur exploitation financièrement
impossible.
Les autobus et les trolleybus mis en service ne tardent pas à être
eux-mêmes pris dans des encombrements croissants. Or si le tramway avait une
priorité de fait malgré tout, les nouveaux véhicules routiers devront se
soumettre aux règles de la circulation générale et donc, des encombrements
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L'évolution
des transports urbains à l'étranger
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La politique des transports suivie à l'étranger est diverse. En Allemagne,
le reconstruction des villes va de pair avec la
remise en service des tramways. Dès 1951, un nouveau matériel standard de
grande capacité est étudié par DÜWAG qui en construira plusieurs centaines
d'exemplaires. En 1954, une version articulée sera développée permettant de
transporter plus de deux cents personnes avec une seule remorque. En
revanche, les petits réseaux allemands disparaissent progressivement, le
maintien du tramway ne se justifiant pas au regard du trafic. En revanche, la
partie occidentale de Berlin voit la disparition des tramways sous la
pression de la mode automobile et au profit du développement du
métropolitain.
En Suisse, les réseaux de Zürich, Berne, Bâle, Genève et Lucerne mettent
en service de grands convois standardisés, motrices et remorques offrant de
hautes performances et un remarquable confort de roulement. Mais là aussi,
les petits réseaux dont le trafic est limité, commencent à disparaître,
remplacés par des trolleybus ou des autobus. En revanche, la Suisse donne
très tôt la priorité aux véhicules de transport en commun afin de permettre
un transport de masse dans de bonnes conditions. Quelques temps plus tard,
dans les années soixante, la circulation automobile sera limitée dans le
centre de certaines villes.
La Belgique se tourne vers la technique américaine PCC pour moderniser le
réseau de Bruxelles qui connaît un trafic intense. Mais l'approche de
l'Exposition de 1958 aura un effet inverse avec la suppression des premiers
tramways. Pourtant le réseau bruxellois met au point la mise en souterrain
des tramways dans le centre ville, prélude à ce qui pourra être un réseau
métropolitain lourd. Le premier tunnel pour tramway apparaît en 1958.
L'Allemagne suivra cet exemple dans les années soixante.
En Italie, le développement de l'automobile aura un effet néfaste sur les
tramways qui disparaissent lentement de la plupart des villes, remplacés par
des trolleybus ou des autobus. Néanmoins, Rome, Turin, Naples et surtout
Milan conservent une partie plus ou moins importante de leurs réseaux. Rome
exploite déjà de grandes motrices articulées apparues dès 1939. Milan et
Turin restent fidèles aux longues motrices Peter Witt. Naples se débat dans
une circulation anarchique sans cesse croissante et seules les lignes proches
du littoral restent exploitées par tramways.
La Grande-Bretagne s'engage définitivement dans la voie du trolleybus et
de l'autobus. Ce dernier sera finalement prépondérant et remplacera aussi les
trolleybus. En 1952, des autobus sont substitués aux derniers tramways de
Londres. Entre 1950 et 1960, la quasi-totalité des réseaux de tramways
britanniques disparaissent.
Dans les pays du COMECON, les tramways restent le principal moyen de
transport urbain. La firme tchèque TATRA construit sous licence américaine
des milliers de motrices d'inspiration PCC (motrices T1 et T2) qui équipent
progressivement les grands réseaux. En Russie, des longues voitures proches
des Peter Witt ou extrapolées des PCC américaines, sont mises en service un
peu partout. Après la guerre, des nouveaux réseaux de tramways voient le jour
afin de desservir de nouvelles villes industrielles.
Aux Etats-Unis, au contraire, le tramway est sacrifié aux intérêts de
l'automobile. Les grands constructeurs comme la General Motors, rachètent les
réseaux de tramways, suspendent l'entretien des voies et du matériel et
présentent leur remplacement par des autobus ou, dans une moindre mesure, par
des trolleybus, comme un grande amélioration. Ainsi
disparaissent les immenses réseaux de New York, Chicago, Washington, Dallas,
Los Angeles, ...
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MAJ
7JAN 2015
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