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La suppression des tramways et le tout-autobus

 

 
 

Le changement de politique

 

 
 

 

Au 1er janvier 1930, la STCRP exploite le réseau suivant :

  • 120 lignes de tramways desservies par 3.183 voitures (motrices et remorques) et transportant 676,5 millions de voyageurs ;
  • 105 lignes d’autobus desservies par 1.710 voitures et transportant 366 millions de voyageurs.

Le développement encore limité de la circulation automobile fait apparaître les premiers problèmes d’encombrement dans certains secteurs (Opéra, Saint-Lazare, Madeleine, rues Lafayette et Saint- Denis).

Au mépris des règlements, les automobiles encombrent les chaussées dans la plus parfaite indifférence générale. Le tramway en est la première victime : il est considéré rapidement comme source de blocage, empêchant les automobiles individuelles de circuler. Cette situation est renforcée par une campagne de presse haîneuse et sans doute orchestrée en sous-mains par des intérêts peu favorables à l'industrie ferroviaire.

Cette situation est d'autant plus absurde que les tramways transportent chaque année près de 700 millions de voyageurs - soit un trafic du même ordre que celui du métro - et que la modenisation du réseau est en cours.

C'est dans cet état d'esprit que le Département de la Seine élabore un projet de remplacement des tramways par des autobus. Tout d'abord limité aux lignes intra-muros, ce plan sera étendu en 1932 à l'ensemble du réseau ferré qui sera alors condamné.

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Les nouveaux autobus : une commande massive

   
 

En 1930, le réseau routier est exploité par de petits autobus H et PN de 38 à 40 places et le remplacement des tramways de grande capacité par ces voitures n'est pas envisageable.

La STCRP et Renault mettent à l’étude  un nouveau véhicule à plate-forme arrière pouvant transporter 50 personnes. Une caisse entièrement fermée, de capacité semblable, pour le service à un agent, est également étudiée. 420 voitures de type TN4A sont mises en service en 1931 (150 TN4A1 à un agent et 270 TN4A2 à deux agents). Mais ce modèle s’avère techniquement fragile.

Une nouveau modèle, plus puissant, le TN6A, est construit : 1.020 autobus de ce type sont mis en service en 1932.

La même année, les pouvoirs publics prennent l'inconcevable décision de supprimer la totalité du réseau de tramways. La STCRP doit procéder à des commandes massives d’autobus.

250 châssis équipés d’un moteur à six cylindres, le TN6C, sont livrés à partir de 1934. En même temps, Renault ne pouvant assumer la totalité de la production, la STCRP commande à Panhard 115 châssis de type K63A et B livrés en 1934 et 1935.

Au rythme de la suppression rapide des tramways, la STCRP réceptionne 50 nouveaux châssis TN4C et 285 châssis TN4F. A partir de 1936, afin de remplacer les derniers tramways et de procéder à la réforme des anciens modèles H et H6, la STCRP commande des châssis plus modernes à Renault (970 châssis TN4H) et à Panhard (220 châssis K63 C et D).

Ces nouveaux autobus sont équipés de trois types de caisse :

  • une caisse plate-forme arrière ouverte pour les lignes parisiennes (330 TN4HP et 120 K63C et D Paris) ;
  • une caisse à plate-forme arrière vestibulée à entrée latérale pour les lignes de banlieue (487 TN4H-Bla et 100 K63D Banlieue) ;
  • une caisse à plate-forme arrière vestibulée à entrée arrière pour les lignes de banlieue (153 TN4H-Bar).

Ils sont livrés de 1936 à 1938, année du retrait définitif des derniers autobus H et H6.

Après la suppression du dernier tramway parisien, le 15 août 1938 sur la ligne 112, le Raincy-Montfermeil, la STCRP exploite le premier grand réseau tout autobus du monde avec 176 lignes desservies par plus de 3.500 autobus.

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Plan du réseau en avril 1938

   
 

 

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Une numérotation de lignes compliquée

   
 

 

Durant cette période, la numérotation des lignes d’autobus se complique singulièrement. La STCRP retient dans un premier temps les principes suivants :

  • les lignes originellement exploitées par autobus conservent leurs indices à lettres (lignes A à Z, AA à AZ, BA à BN, EA à EZ, FA à FD) ;
  • les lignes de tramways supprimées entre 1929 et 1933 sont remplacées par des autobus comportant un double indice : l’ancien indice à chiffres des tramways et le nouvel indice à lettres des autobus. Ainsi, la ligne 15 de tramways est remplacée par la ligne BO/15 d’autobus le 7 mars 1930 ;
  • les nouvelles lignes d’autobus qui sont créées durant cette période sont indicées comme par le passé par des lettres : ainsi la ligne CB, Porte de Champerret - Porte d’Orléans, créée le 29 février 1932.

Dans un deuxième temps, les doubles indices seront supprimés et remplacés par le nouvel indice à lettres. Ainsi, la ligne BP/16 deviendra la ligne BP dès le 15 septembre 1930.

Enfin, devant l’absurdité du système - il devenait irrationnel de créer des lignes DH, DI, DJ, etc ... - la STCRP applique le système suivant à partir de 1934 :

  • les lignes originellement en autobus avant la suppression des tramways ou créées en autobus entre 1930 et 1934 conservent leurs indices à lettres ;
  • les nouvelles lignes créées en autobus sont affectées d’un indice à lettres, telle la ligne FP, Le Plessis Robinson -Porte d’Orléans, créée le 17 septembre 1934 ;
  • les lignes d’autobus provenant de l’ancien réseau de tramways reprennent leur indice à chiffres : ainsi, la ligne BP reprend l’indice 16, à compter du 1er octobre 1934 ;
  • les lignes de tramways remplacées par autobus à partir de 1934 conservent leurs indices à chiffres.

On peut se demander finalement si le Parisien a réussi à se retrouver dans cette aimable pagaille de lettres et de chiffres !

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Les autobus réquisitionnés

   
 

Le réseau routier ne reste pas longtemps intact. La situation internationale de l'époque sera fatale pour les autobus parisiens : L'Allemagne envahit la Pologne en août 1939 !

Les 23 août et 2 septembre 1939, 1.450 autobus sont réquisitionnés par l’Armée pour les transports des troupes vers le front.

En novembre 1939, la STCRP n’exploite plus que 107 lignes, avec 1.350 voitures. L’essentiel de ces autobus roulent en banlieue ; Paris intra-muros est desservi par le Métro.

Entre le 2 septembre 1939 et le 11 juin 1940, la STCRP exploite le réseau routier en fonction des disponibilités de matériel, rétablissant certaines lignes pendant l’hiver 39-40.

Le 10 mai 1940, l’offensive allemande provoque une panique sans précédent. La population civile se rue sur les routes du sud pour échapper à l’invasion ; les services sont presque tous suspendus le 16 mai 1940 et les autobus réquisitionnés.

Durant l’Exode, les autobus parisiens servent à l’évacuation des familles d’agents de la STCRP et du personnel des administrations publiques vers Bordeaux et Toulouse. Lors de l’entrée des troupes allemandes, le 14 juin 1940, les autobus n’assurent plus aucun service depuis le 11.

Après l’armistice, la STCRP rapatrie une partie de ses autobus dispersés sur le territoire et réorganise un service de base dans des conditions précaires. Les autobus sont en effet exposés en permanence aux réquisitions des occupants qui utilisent les autobus au cours des rafles.

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